Vendredi, 20h30Un mail ? Je dirigeais mas souris vers le pop-up avant de cliquer. Le message apparu sur l'écran de mon ordinateur en un rien de temps. Le titre : « Assurance pour votre chauffage ». Je haussais un sourcil. Mon regard se dirigea ensuite vers l'expéditeur, un certain Andrew Lauris. Je reconnus immédiatement ce pseudonyme ridicule emprunté par un membre d'Elision. Cette personne envoyait aux intéressés quelques petites informations croustillantes sur la LOD, les coins ou aller et comment se renseigner. Elle constituait ces dossiers semblables à des pub pour des bons plans durant la semaine et nous envoyait tout cela en week-end, en général. Cela tombait bien, en tout cas, car je n'avais rien de prévus pour les deux jours qui allaient suivre.
Je jetai donc un coup d’œil au corps du message, cherchant dans cette mine d’informations ma pépite d'or.
''Pour vous mes loulous, je suis aller vadrouiller en dehors de la zone de sécurité ! Qu'est-ce que je ferais pas pour vous... Quoiqu'il en soit, pour ceux qui ont pas froid aux yeux, j'ai repéré des choses intéressantes vers l'aile ouest du bâtiment de la LOD. Il y a du mouvement. Je pense qu'ils doivent entreposer des choses là-bas. Quoiqu'il en soit, gare à ne pas trop s'approcher !''
Cette « annonce » avait eu le don d'attirer mon attention. Mes yeux se posèrent sur l'appareil photo qui se trouvait sur mon bureau. Des tas de pellicules vierges se trouvaient à côté, en bordel. Il y avait de quoi faire avec tout ça. Je me disais qu'avec un peu de chance, je pourrais peut-être prendre des clichés intéressants ? Néanmoins, l'affaire n'était pas à prendre à la légère. Faire des photos, c'était bien joli, mais cela impliquait d'aller se frotter avec ce qu'il y avait en dehors de Crimson city, et je dois admettre que soudainement, ça me bottait moins. En plus, qu'est-ce qui me disait que ce qui se passait là-bas était vraiment intéressant ? Je soupirais avant de cliquer sur la petite croix rouge. Le message disparu.
Sam était assis sur le semblant de canapé que nous possédions. Comme à son habitude il regardait sur son vieux PC des classiques tout aussi datés que la taule qui était sur ses genoux. Je me laissais tomber sur les coussins, causant la colère de mon grand frère.
« Hey du calme. Je venais juste te dire bonne nuit...Et que demain j'allais me lever tôt. »
Oui, c'était décidé. J'allais y aller. Après tout, j'avais vécu pendant un ans au milieu des zombies. Une heure en dehors de la zone saine, ce n'était pas si terrible que ça ? Et puis, les alentours de la LOD devait être tout de même assez dégagé, je supposais.
Samedi, 6h00Une petite sonnerie insupportable me tira de mon sommeil. J'entre-ouvrais les yeux. L'écran de mon téléphone éclairait à peine la pièce. Il y avait un autre bruit de fond. Une musique déjà un peu plus agréable. J'avais du m'endormir sans éteindre mon baladeur. Après cinq minute de comas supplémentaire, je tirais donc les couvertures et me levais. Dieu qu'il faisait froid ! J'allumais la lumière avant d'attraper au hasard des vêtements – chauds, tout de même.
Je traînais les pieds hors de ma chambre, allumant au passage le couloir et à vrai dire...a peu près toutes les pièces de l'appartement. De la considération pour mon frère qui dormait ? Non, je n'en avais aucune.
J'attrapai un vieux sac de sport, vidant les placards de la salle de bain de leur pansements et de tout ce qui pouvait servir en cas de blessure.Je retournais ensuite dans la chambre pour fourrer ma batte de base-ball dans le sac en toile, puis migrai de nouveau vers le salon où je me saisis de mon appareil photo et de quelques pellicules. Ça y est. J'étais prêt à partir.
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J'étais mal, très mal. Rien ne s'était passé comme prévus. A tergiverser, j'avais finit par me retrouvé cerné, comme un abruti. J'avais eu assez de chance de ne pas m'être blessé, mais en croyant trouver un abris, je n'avais fait qu'empirer la situation.
Ce grand hôpital désert, c'était le premier bâtiment que j'avais vu et, pour je ne sais qu'elle raison, avait trouvé assez accueillant – enfin, tout est relatif. Je m'était dis qu'entre quatre murs, je serais certainement plus en sécurité que dehors. J'avais été bête. Sa grouillé bien plus à l'intérieur !
Dans les couloirs, je pouvais entendre des lamentations s'élever de quelques bloc opératoire. Ça devait être bourré de witch... J'accélérais le pas, pas vraiment rassuré. Et dire que je n'avais même pas pu prendre une seule maudite photo.
Un grognement se fit alors entendre au fond du couloir que je traversais. Ce n'était pas vraiment bon signe. Sans même me retournais, je filais dans une pièce, m'y enfermant. Fort heureusement, aucune mauvaise surpris ne m'y attendait. Je partis donc me mettre dans un coin et posai le lourd sac usé au sol. La poussière se souleva, m'aveuglant l'espace d'un instant. Mon dieu. Quel taudis. Je sortis du sac ma lourde de base de base-ball puis le refermai. De mon autre main, je fouillas dans la poche de mon manteau avant de me saisir de mon portable. Évidemment, je composais le numéro de Sam. Seul, jamais je ne sortirais d'ici et tant pis s'il me faisait la morale, c'était toujours mieux que d'y rester.
« Sam, c'est moi, vient me chercher ! »
« O...Ai...Où Tu es ?....Fl...Bord....Tu....es ?! »
Chouette. Ça captait mal. Je frappait le petit engin électronique, comme si cela allait changer quelque chose.
« Je suis hors de Crimson City ! Viens vite, je suis dans la merde ! »
J'entendis alors un bip. Sérieusement ? Le téléphone venait de couper. Saloperie de réseau. Avait-il au moins entendu mon appelle à l'aide ? Je l'espérais !
« Saloperie. Tu as intérêt à marcher ou je te revends. Putain... »
J'harecelais de coups les touches de mon portable, appuyant comme une brute. Si il me lâchait maintenant, ça n'allait clairement pas le faire. Non, clairement pas !
« Allé marche...Ah ! »
« Qu'est...i... ...arrives ?! »
« Je me suis enfermé ! S'teu plait, viens vite, c'est plein d'infecté ! Je suis dans un hôpital ! »
Le téléphone coupa une nouvelle fois. Je pestais avant de le remettre dans ma poche. Il fallait qu'il se dépêche, qu'il arrive vite. Si jamais les autres me sentaient, j'allais avoir de sérieux problèmes.
Une heure dû s'écouler. Une putain de longue heure. J'entendais les sortes de gargouillements immondes qui poussaient ces...Choses. J'avais l'impression d'être dans un film d'horreur. Un vrai. J'aurais préféré que ce genre d'image reste affiché sur les salles de cinéma. Sérieusement.
« Flynn. »
C'était à peine un chuchotement, rien de plus. Mais pas chance, je l'avais entendu. Je me redressais, alerte, comme un chien de chasse. Était-ce mon imagination ? Des bruits de pas résonnèrent dans le vieux bâtiment...Au dessus de ma tête. Mais quel abruti. Il s'était trompé d'étage ?!
Je me relevais en soufflant. Bon, au moins il était arrivé jusqu'ici ce qui n'était pas une mauvaise chose et...Un coup de feu retentit. Quoi ? Pourquoi ? Avait-il fait une mauvaise rencontre ? J’agrippai le sac et ma batte avant de détaler hors de la pièce.
« SAM ! »
Je me foutais complètement de les attirer avec tout ce bruit. Tout ce que je voulais savoir, c'est si mon frère allait bien. Je voulais le rejoindre au pus vite. Rien à foutre du reste.
Je trouvais par chance un escalier dont je gravis les marches quatre à quatre. Le stress montait. Je n'avais aucune réponse.
« Sam, putain, répond ! »
Je courais dans les couloirs, cherchant du regard une silhouette qui pourrait m'être familière. C'est alors que je fis une macabre découverte : au sol, une traînée de sang menait jusque dans une pièce. Je m'y précipitais, brandissant ma batte. Une de ses saloperies se tenait prêt de mon frère. Sans réfléchir, je frappais de toute mes forces. La chose ne bougea pas. La balle qui avait été tirée une minute plus tôt avait déjà dû suffire.
Je me redressais, à bout de souffle. Il était là. Bien vivant. Debout devant moi. Je pourrais même pas vous dire à quel point j'étais heureux, mais aussi soulagé ! Maintenant on allait pouvoir partir. Qu'importait ce pseudo « bon plan » que j'avais reçu par mail. La LOD pouvait bien encore cacher ses sales petites affaires, moi je voulais juste rentrée.
« Je suis désolé ! »
Je filais dans ses bras, le serrant contre moi. Je le saisis ensuite rapidement par la main avant de le tirer hors de la pièce, rejoignant le couloir. Nous allons pouvoir déguerpir de ce taudis infâme et je le jurais, plus jamais je ne remettrais les pieds dans cette zone rouge !
« Allé viens, on y va ! On-...Tu as entendu ça ? »
Oh oh. Alors là, c'était pas bon signe. Le même bruit que j'avais entendu en pénétrant entre ses murs venait de se faire à nouveau entendre. Je tournais doucement sur mes talons, fixant mon regard dans les ténèbres. Je n'y distinguait hélas pas grand chose, mais le bruit continuait, plus en plus menaçant. Deux petites billes brillantes se détachèrent alors de l'obscurité. Des...yeux ?
« Sam... »
La créature avança hors de l'ombre. Mes yeux s’écarquillèrent.
« Un hunter... »