« Alors que le monde était habitué aux maladies virulentes, meurtrières comme la peste, le choléra, le H1N1, il ne s'attendait pas à autre chose. » Un virus dont on ignorait tout apparut. Absolument tout. Mais très vite, comme une punition divine, il dévasta le monde pour répandre la mort. Une entreprise pharmaceutique très puissante, la L0D, ayant beaucoup d'influence, surtout aux États-Unis se dévoua alors pour trouver un antidote. Des milliers de tests commencèrent. S’enchaînèrent et échouèrent tous. Mais dans cette idée de sauver le monde, les scientifiques firent une erreur. Le virus muta et le monde allait connaître un triste sort.
Les premiers infectés apparurent. Les premiers monstres inhumains dévorant leurs propres familles. Le virus se transmit extrêmement rapidement. Chaos et désolation. L'humanité survécut trois ans sans la moindre aide. Les morts marchaient et mangeaient. Revint la L0D. Avec sa toute puissante milice et ses scientifiques, elle érigea des villes fortifiées partout dans le monde, la principale étant à Crimson City, anciennement nommée Cleyfield, ville émergente au sud de New-York. Comme un messie, le président de la firme permit aux survivants de vivre à nouveau. D'être protégés, soignés, de pouvoir travailler. Ils commercialisèrent peu de temps après un antidote pour empêcher aux personnes infectées de se changer en monstre. L'effet ne durant pas éternellement, il fallait donc le prendre au moins une fois par jour et cette solution miracle devint rapidement une drogue. Mais certains n'avaient pas confiance, ne croyaient pas que la L0D était si parfaite.
Élision apparut. Ce groupe de résistance discret commença à semer le doute dans les esprits de la population de Crimson City. La LOD ordonna immédiatement d'arrêter ces « terroristes ». Mais qui sont-ils vraiment ? Votre voisin est peut-être un saboteur d’Élision. Qui sait ? Et aujourd'hui l'atmosphère est tendue. La LOD censure, surveille tout ce qu'il y a de suspect. Élision gagne de la puissance dans l'ombre et les habitants sont pris entre deux feus.
Pourtant, la vie continue... tout du moins essaie. Le Role Play du mois est attribué à [TITRE DU RP], impliquant les joueurs [NOM PRENOM] et [NOM PRENOM] Félicitations à eux ! Vous pouvez aller les féliciter sur [ce topic]. La médaille du membre du mois revient à [PRENOM NOM] qui a posté [% ou NB DE MESSAGES]. Félicitations à lui / elle ! La médaille du nouveau du mois revient à [PRENOM NOM] qui nous a présenté une fiche qui a sucité un coup de coeur des admins, vous pouvez la lire [ici] Félicitations à tout le monde ! | — Et hop, changement de design ! Il y a en plus de cela quelques autres nouveautés que vous pourez consulter ici. N'hésitez pas à donner votre avis ! 26 / 04 / 2013— Deux nouvelles catégories voient le jour : Days of Future Past ( informations) et New Horizons ( informations) Le sondage à propos du NH#1 sera bientôt lancé. 21 / 01 / 2013 |
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je suis Satsuki Tanaka Messages : 17
| Sujet: 21-s9, Salle 34 B Mar 26 Fév - 21:31 | |
| Il avait tout essayé, au départ; il avait fait le tour de sa journée à l’endroit puis à l’envers, avait dessiné des moutons dans des chapeaux (ou était-ce des chapeaux mangés par des moutons? Il ne s’en souvenait plus, l’abstrait ce n’était pas son fort), avait résolu quelques algorithmes : rien n’y faisait, il était encore une fois tout simplement incapable de trouver le sommeil. Il n’y avait plus que son travail dans sa vie, et dormir lui semblait être une perte de temps phénoménale. Pendant ce temps-là, plus de gens mourraient. Plus de gens se faisaient infecter. Dans son délire paranoïaque, il s’imaginait ses ennemis être de plus en plus près de trouver une solution à laquelle il ne pouvait songer, et cela le tuait. C’était tout simplement impossible. Personne n’avait le droit de réussir là où il échouait. Ces gens-là étaient tellement vils à ses yeux qu’il ne pouvait que les imaginer travailler sans ressentir une quelconque fatigue. Aussitôt, il blâmait le tout sur son âge qui allait en grandissant; déjà, il faisait partie des plus vieux survivants, et il y avait le fait qu’il lui semblait que tant de choses restaient encore à accomplir pour qu’il puisse avoir mené une bonne vie.
Ses pensées c’étaient ensuite retournées vers ses cobayes. Pas les cobayes, ceux qui dormaient en ce moment dans leurs petites pièces –le mot cellule, vraiment, était plus approprié que chambre- de convalescence, qui ne donnaient encore résultat concluant et qui faisaient stagner ses recherches, non : ses cobayes, ceux qui marchaient certainement à l’air libre, quelque part dans la ville. Du moins l’espérait-il : il préférait largement les croire vivants que morts, pour commencer, et l’idée que quelqu’un d’autre ait eu l’idée de les enfermer loin de sa porter le tétanisait de rage. Alors, dans ce qui lui servait parfois d’imaginaire, il se disait qu’ils étaient tous les trois dans la rue, sous son nez, en train de faire des choses tout aussi banales que possible. Sauf qu’en même temps, ça ne faisait que le convaincre plus encore que ces imbéciles de représentants de la loi (qui ne méritaient à ses yeux même pas le statut de recrue tellement leur incompétence était crasse) ne faisait que lui faire perdre son temps. On est jamais mieux servi que par soi-même, qu’ils disent; mais il y avait une limite au nombre de choses qu’il pouvait accomplir dans une journée, et lui-même avait la décence de se l’avouer.
Il ne savait pas trop ce qui l’avait dérangé dans cette réflexion –ou plutôt, ce qui l’avait plus dérangé- mais toujours est-il qu’il s’était levé, se résignant à abandonner le sommeil pour cette nuit, la deuxième de la semaine. Et on était lundi. Il s’était donc vêtu de son complet, prenant tout de même le temps de passer sous la douche pour se rafraichir. L’eau froide lui fit du bien, chassant ses dernières mauvaises pensées. Après tout, il allait faire quelques heures de plus au laboratoire, vérifier l’état d’avancement des différentes cultures bactériologiques et sermonner un ou deux assistants qui piquaient du nez. Rien de mieux pour motiver un peu son équipe, pas vrai, qu’une bonne dose de sévérité. S’il passait assez de temps là-bas, il irait peut-être faire un tour chez sa ravissante assistante. Non pas qu’il avait une quelconque envie qu’elle soit plus que son assistante, mais il avait toujours eu comme moto de profiter de ce qu’il avait sous les yeux, et déjeuner en sa compagnie lui semblait hautement plus agréable que –non, en fait, il préférait encore manger seul. Mais il devait avouer qu’elle était efficace, et qu’elle l’était particulièrement lorsqu’il lui donnait un peu d’attention, alors autant augmenter la productivité de la journée. Quelques minutes de son temps de perdues, mais plus de travail accomplit en bout de ligne : le résultat, seul, lui importait.
Ses pas, mécaniques et précis, résonnaient dans le long couloir sombre qui le menait vers l’ascenseur. Il savait que le voyage dans la petite cabine serait long, son propre bureau étant situé beaucoup plus profond sous terre qu’il ne pouvait se l’expliquer. En cas de problème en haut, il était toujours en paix. Par contre, si le problème venait d’en bas… Un frisson le parcourus, lui rappelant qu’ils n’avaient pas droit à l’erreur. Il fallait trouver vite, trop vite. Il y a six ans.
Ding
L’ascenseur ne s’était arrêté à aucun autre étage, lui rappelant qu’il n’était ni l’heure d’arriver, ni celle de partir du travail. En ouvrant, l’ascenseur laissa échapper un petit bruit de succion, et l’air changea de température; il faisait toujours plus chaud à l’intérieur qu’à l’extérieur, ce qui était probablement issu d’un problème mécanique. Il se dirigea d’un pas rapide vers son bureau –enfin, celui qui était officiellement visible pour tous- et tapota lestement sur le clavier numérique, y entrant son mot de passe. Il tourna la poignée et ferma la porte derrière lui, prenant enfin une grande inspiration : s’il s’était déjà senti chez lui quelque part, c’était bien dans cette pièce fermée qui sentait le papier et l’antiseptique, et où le seul son que l’on entendait à longueur de journée était le ronronnement des ordinateurs.
Toc. Toc.
Il prit place à son bureau, ignorant le bruit lointain; probablement les pas du concierge. Il n’en avait jamais vu, en fait; quoiqu’à dire vrai, il se souciait si peu des gens qui n’étaient ni ses assistants ni ses cobayes qu’il aurait pu en croiser un sans jamais faire la différence entre lui et un pot de plantes. Parlant de ça, d’ailleurs, il jeta un regard de travers au plan de lavandula augustifolia qui avait été «gentiment» placé là par un de membres de l’administration. Heureusement, le plan n’était pas encore en fleur; lorsque cela viendrait (et il ferait tout en son pouvoir pour que cela n’arrive pas), l’odeur serait si entêtante qu’il ne pourrait la faire partir, même après une semaine de douches. Il avait essayé, en vain, de ne pas la nourrir, mais c’était à croire que quelqu’un s’amusait à le faire lorsqu’il avait le dos tourné. Il aurait cru que cela était impossible, puisqu’il espérait bien être le seul à connaître la combinaison de sa porte. Mais encore, il avait bien fallut que quelqu’un connaisse sa combinaison pour entrer et la l’y déposer, la plante.
Son attention, qui était jusque-là posée sur les différents rapports envoyés par le département d’analyse des patients, tiqua légèrement. Même lui pouvait voir la pertinence de monitorer leur état, et de prendre soin de leur santé jusqu’au dernier moment. Chaque minute nous rapproche, après tout, de l’élément crucial qui nous aidera à développer le vaccin. Hors, son attention, donc, était restée suspendue quelque part, il ne savait trop où. Son esprit n’arrivait pas à se concentrer sur la nouvelle page qui était devant ses yeux, repassant mentalement ce qui clochait sur la page précédente. Alors, dans un soupire, il se résolu à revenir en arrière et à perdre de précieuses secondes, simplement pour s’assurer que rien ne clochait. Il repassa en note les données une fois, puis deux, sans comprendre ce qui n’allait pas. Tout fonctionnait, l’état du patient ne semblait pas différent des autres.
C’est là que ça lui a sauté au visage. Ce patient n’était pas simplement comme les autres. Il était exactement comme les autres. Ou un autre. Ou, plus précisément, exactement comme il était la semaine précédente. Quelqu’un avait fait une erreur lorsqu’il avait entré les données, et on avait osé lui soumettre deux fois le même dossier. Sans même changer un seul chiffre dans les colonnes. Quel incapable pouvait croire qu’il ne s’en rendrait pas compte? Quoiqu’il semblait évident qu’il s’agissait plutôt d’une erreur administrative, mais c’était le genre de choses pour lesquelles on ne pouvait pas prendre de chance. Il se leva pour se diriger vers le téléphone mural qui lui servirait d’intercom, regardant dans la liste des numéros qui était de garde ce soir dans le secteur. Son regard s’arrêta sur le point lumineux juste devant la salle 21-s9, affichant le nom de Klint Moores. Ce serait parfait. Il décrocha le combiné et composa d’un geste hésitant, se demandant s’il ne ferait pas mieux d’y aller lui-même.
«Oui?» Lui fît une voix entre deux bâillements, le décourageant. «C’que je peux faire?»
«Allez dans la salle 34B et faites-moi un bilan de santé du patient» dit-il d’un ton sec, n’ayant pas la patiente de lui raconter en détail le pourquoi du comment. Il raccrocha sans plus de cérémonie, se redirigeant vers son bureau. Il ne lui restait plus qu’à attendre le résultat, qui serait probablement tout aussi inintéressant que les précédents. Il continua son feuilletage des dossiers, mettant de l’ordre sur son bureau; il était trop tôt pour aller toucher aux cultures de toute manière, et il ne voulait pas les rendre inutiles juste parce qu’il était trop pressé. Quelques minutes passèrent, puis des heures. Il soupira, frottant ses yeux rendu sec suite à une aussi longue lecture. S’étirant, il songea à aller de prendre un café –un vrai hein, pas ce que vous sert à vous, la plèbe- lorsque ça lui sauta au visage : l’autre n’était toujours pas venu lui apporter son rapport. Il jeta un regard en coin au point lumineux : toujours à la 21-s9. Au moins, il était encore dans les parages. C’était un peu de sa faute, aussi –il n’avait pas dit à l’autre de venir le lui porter (ne jamais prendre les évidences pour acquis, après tout ce n’est pas tout le monde qui a des neurones qui fonctionnent). Aussi décrocha-t-il et appela l’autre. Sans réponse.
«Encore un qui s’est endormi sur le travail…»
Il enfila son sarrau et se prépara à aller deux étages plus bas, prêt à donner un bon sermon à qui de droit, et à lui faire remplir ce rapport avec ses larmes s’il le fallait. Il l’aurait fait. Sauf que ce dernier avait décidé de remplir la fiche, déjà, avec son sang. Enfin; il l’avait plus ou moins décidé, vu que le contenu de sa cervelle s’était malencontreusement vidé sur le sol dans un «plop» sonore et que son sang avait momentanément giclé sur le papier et les murs, rendant impossible la lecture des résultats. Bravo. Non seulement il avait décidé de lui crever dans les mains, mais en plus il l’avait fait en détruisant les derniers restants d’une documentation qui aurait peut-être été capitale. Et, accessoirement, en laissant la porte ouverte. S’il avait eu une éducation et une maitrise de lui-même qui n’était pas irréprochable, Satsuki aurait laissé sortir un juron. Mais il ne le fît pas, et sa respiration s’arrêta un moment pendant que la chose relevait la tête, arrêtant spontanément de mâcher ce qui semblait être le restant de l’estomac de Flint, à en juger par la texture douteuse de ce qui ressortait du long tube qui était resté prit entre ses dents, remarquant enfin sa présence. C’était pas trop tôt. Il aurait pu s’en vexer. Sauf qu’il était trop occuper à se dire que même une centaine de mètres de corridor, c’était pas assez de distance entre lui et la chose. Alors, il entra son code comme un pro, ouvrir la première porte qui se présenta et le verrouilla derrière lui.
Parfait. Maintenant il était dans une pièce d’observation complètement vitrée, avec une bestiole de l’autre côté qui n’allait certainement pas oublier se présence. En plus, il ne savait pas pourquoi, mais il avait l’impression que quelque chose, dans ses mouvements, lui indiquait toute la haine que la créature avait envers lui. Il avait l’impression qu’elle essayait de lui dire quelque chose; peut-être que la solution était dans les formes qu’elle dessinait avec le sang et les boyaux de Flint en frappant bestialement contre la vitre la plus proche? Il ne pouvait qu’il lire une chose : «J’ai faim». Et il ne tenait pas à servir de repas à une espèce inférieure. Alors il soupira et fit ce qu’il savait aller regretter : il activa l’alarma qui allait sceller l’étage. Empêcher les infectés de sortir : un point. Avertir la milice qu’ils avaient besoin de ramener leurs petites fesses aux plus vite : un point. Se retrouver enfermer dans une pièce glauque avec comme seule distraction les coulis de sanf et les grognements d’une bestiole? Un point de moins.
La sirène qui lui hurlait aux oreilles et qui allait lui donner la pire migraine de son existence?
Ça n’a pas de prix.
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je suis Ethän Lysevelt Messages : 15 Age : 31 Arme(s) utilisé(e) : Doubles magnums - Lance Grenades
| Sujet: Re: 21-s9, Salle 34 B Lun 11 Mar - 0:02 | |
| D'abord une goutte de mousse qui sort de la cafetière, puis un liquide sombre. Une odeur forte s'élève dans l'air, entourant les deux hommes de son effluve amère. L'un entoure le gobelet en plastique de ses doigts, portant la boisson à ses lèvres. Il est fatigué, a des cernes sous les yeux. Ses mains sont un peu crispées et ses épaules lourdes, résultat d'un entraînement intense. Des cheveux blonds un peu sales, un peu gras, entourent son visage rond. Il faut dire que la nuit est longue, et que pour les simples gardes rester propre n'est pas une priorité. BANG. John sursaute, un peu de son café tombe de sa tasse. Putain, même d'ici on entends les tirs. Il en a vraiment marre, mais ne s'arrêtera pas. Le muffin au chocolat qui accompagnait le breuvage a été fini depuis longtemps, alors il lèche son doigt, et essaie d'y coller les quelques miettes qui sont tombées sur la table. Ce n'est pas très bon, mais il a besoin d'occuper ses doigts. Quand il occupe ses doigts, pas besoin d'occuper sa tête. Autour de lui, la pièce est sale. C'est comme une petite cafétéria sombre, un coin où on peut enlever ces espèces de casques et poser son arme, un coin où on peut prendre de quoi éviter de dormir. En fait, c'est plutôt pour se reposer : une buvette attenante à la salle principale, attenante à la raison de sa venue. Derrière la porte, il y a la salle d'entraînement. Visière et bouchons d'oreilles ressemblant à de gros écouteurs obligatoires, flingue scotché aux mains, une salle où derrière un comptoir chacun essaie de tirer de façon plus précise, plus juste. Il ne connait pas trop ce genre de salles, c'est la première fois qu'il vient ici. "John, Je ne t'autoriserai pas à partir en mission tant que tu ne saura pas utiliser ton arme de façon correcte"En face de lui, Ethän le regarde dans les yeux, imperturbable. Lui aussi a un café entre les doigts, un café sucré. Il a posé sa veste d'uniforme, et porte une chemise blanche, simple. Les manches retroussées, il remets ses lunettes avec assurance. Des mèches châtain tombent un peu en bataille sur son front. Il semble fatigué, lui aussi, et réprime un baillement. "Mais tu sais, ça ne signifie pas que tu dois y passer la nuit."Une gorgée de café. Quelle heure est-il ? Deux, trois heures du matin peut-être ? Mis à part les coups de pistolets étouffés par le mur épais, on n'entends presque rien dans la salle. Le blond en face bredouille qu'il aimerait être prêt le plus vite possible. Une recrue comme une autre qui ne se rends pas encore bien compte de ce qui va l'attendre. Qui aime juste le feu de l'action. Ou qui ne veut pas aller dormir dans ces dortoirs froids et lourds, qui veut juste rester éveiller parce que même à Crimson City la peur des cauchemards subsiste. La peur des souvenirs aussi, qui vous envahissent dans le noir du silence tandis que vous essayez de dormir. BANG. Oui, ils ne sont pas les seuls à rester debout. Et tout le monde à ses raisons. Ethän n'a juste pas sommeil. En fait, il n'a plus souvent sommeil ces derniers temps. La dernière mission s'est mal passée, beaucoup d'hommes ont été perdus. Et les souvenirs d'infectés spéciaux envahissent son esprit dès qu'il ferme les yeux. La violence, la déshumanisation, la perte de contrôle... Et pire encore, les hommes qui paniquent, qui se poussent, s'entretuent. Plus question de les envoyer en mission tant qu'ils n'ont pas un minimum de sang froid. "J'y retourne"Il soupire un peu tandis que le garde le suit. Dans un bruissement de tissus, la veste atterrit sur une chaise, derrière l'homme qui s'équipe. Deux mains gantées sortent avec détermination les magnums de leur place aux hanches du lieutenant. Il caresse du regard le noir satiné des armes, ses doigts glissant, effleurant les appareils. Vite, ils sont chargés, d'un coup de main expert. Puis il s'entraîne. BANG. Il ne sait pas trop pendant combien de temps. BANG. À vrai dire il n'a même plus sommeil. BANG. Ses doigts jouent juste avec les flingues. BANG. Un coup à droite. BANG. Un coup à gauche. BANG. Comme si les minutes s'écroulaient. BANG. Et dehors ? BANG. En dehors de ces sous-terrains perdus, qu'est-ce qui se passe ? BANG. De quelle couleur sont les nuages ? BANG. La pluie s'abat-elle sur la ville ? BANG Que… Quoi ? Une sonnerie aigue, puissante assourdit les coups de pistolets. Les hommes se retournent, lâchent leurs armes, paniquent. Cri mécanique et grinçant comme un signal de mort. Et la terreur se lit sur leurs traits fatigués. Tous sont paralysés face à ce que leur imagination leur dicte. « Allez, viens. Nous devons nous dépêcher… Les gardes dans les dortoirs n’auront pas le temps de nous rejoindre à temps. » Ethän remets sa veste en vitesse. Lui aussi la peur l’envahit, pas moins que l’appréhension. Ses doigts tremblent légèrement tandis qu’il manie un petit appareil noir qui lui indique d’où provient l’alarme. Zone noire… ? Cet endroit d’où on dit qu’il se passe tant de choses étranges, tant… D’expériences. Comment un infesté a-t-il pu arriver là-bas ? Est-ce que… Quoi… ? Pas le temps de se poser des questions. Ils courent, et les labyrinthes de couloirs défilent. Un grand décor blanc vide où leurs pas précipités résonnent silencieusement. Première fois qu’il les voit vide, ces sous-terrains où le temps est arrêté. « Tss… Ils ont tous du se cacher dans leurs bureaux… » Un mur. Des escaliers, un ascenseur. Des escaliers, c’est par là que sera passé l’infecté s’il s’est échappé. Ils dévalent les marches, à deux. Les mains d’Ethän sont à nouveau agrippées à un des magnums, balle prête à partir. Le temps est long, et ils s’enfoncent dans un noir de plus en plus opaque. On dirait un mauvais film d’horreur. Leurs pas se sont ralentis, prudents, apeurés dans la pénombre qui colle aux murs. Plus un bruit, si ce n’est leur respiration tendue. Ils ont maintenant dépassé les premières zones interdites. Il ne connaît pas cet endroit, se sent mal à l’aise. L’air est chaud, trop chaud pour un sous-sol. Est-ce qu’on fait vraiment des expériences là-dedans ? Derrière l’immense porte blanche qui les attends en bas de l’escalier, qu’est-ce qu’ils trouveront ? Un infecté, sûrement. Deux ? Trois ? Et si c’était des choses pire que des infectés ? Arrête Ethän. C’est là qu’ils ont conçu le vaccin. Mais comment ? Tu t’en fous, c’est là qu’ils ont dénichés la solution à l’épidémie. Et s’ils faisaient vraiment des expériences ? Et alors, elles ont portées leur fruit et ont sauvé la peau de tout le monde, non ? Mais et si le virus avait muté ? Pas envie de pousser la porte devant laquelle ils sont plantés. L’alarme résonne à fond dans leurs oreilles et détruit leurs tympans. John le pousse un peu. « Ça va lieutenant ? » « Ouais. Ouais ça va. Prépare toi. » Il passe sa carte de lieutenant sur l’identificateur. En temps normal rien ne se serait passé, d’ailleurs il prie pour que rien ne se passe. Pour que cette putain de porte ne s’ouvre pas, qu’ils n’aient pas à buter encore un infecté perdu. Qu’ils aient à repartir chercher de l’aide. Les parois blanches laissent pourtant une ouverture béate, une antre froide et muette. Ils avancent. Le lieutenant a un flingue dans chaque main, surveillant nerveusement les alentours. Pourvu que les renforts arrivent rapidement. . Boom... Boom... Comme un coeur qui bat. Un rythme lent et glauque, qui écrase sauvagement le silence. Des coups mous contre quelque chose de dur. Ils font irruption dans cette salle. 21-s9. Les bras tendus du lieutenant se crispent encore plus en apercevant le cadavre à terre. Un léger coup d'oeil vers John, un coup d'oeil qui signifie "N'y touche pas". Un bras tendu vers le bruit, un bras tendu vers le cadavre. Il tire. Il l'achève. Au cas où. Boom... Boom... BANG ... Et leurs coeurs s'accélèrent encore plus dans le silence. Ça approche. Il approche. L'infecté. Parce que ce bruit, c'était un infecté, n'est-ce pas ? Un ou plusieurs. Ça y est. Il y a une ombre qui avance dans l'embrasure de la porte voisine. La sirène garde toutes les portes ouvertes pour faciliter l'intervention de la milice. Pas d'endroits où se cacher. Puis une fulgurante douleur dans l'épaule du lieutenant, comme quelque chose qui vous brûle et vous écorche, quelque chose qui rentre en vous sans demander votre avis. Un cri de douleur, le lieutenant s'effondre contre le mur. Une goutte de sueur tombe sur son front. Une autre sur sa tempe. Oh bordel cette migraine, les sens qui s'embrouillent et se concentrent là où le corps est abimé. Une vue trouble une fraction de douleur, le cerveau en alerte. John m'a tiré dessus. Bordel, cet abruti ne sait pas se servir d'une arme. Il a visé l'infecté et il m'a tiré dans l'épaule.
J'ai envie de le buter La bête s'en charge. Elle fonce avec toute la maladresse et la haine douloureuse de ses entrailles. Le monde est flou. John a le temps de tirer, les deux s'entretuent. Un battement de cils. Comme en image par imageJohn n'a pas le temps de se transformer, l'autre l'a entièrement détruit. Comme le premier cadavre. Un infecté normal ? Peut-être... Peut-être pas, il n'a pas mordu en premier. Ethän tire. Un, deux, trois, quatre coups. Ouais, quatre coups. C'est plus sûr, avec ces cadavres sanglants. Mieux vaut les achever, eux aussi. Il reprends ses esprits. La sirène lui déchire les tympans, il semblerait que ce soit les seuls infectés du coin, d'ailleurs il entends déjà les renforts arriver. Les capitaines, sûrement. Ses doigts nouent rapidement des bandages sur son épaule. Il en a toujours sur lui en ce moment, depuis qu'un de ses soldats a été contaminé par une étoffe ensanglantée. Reprends toi bordelIl se relève. Ses doigts serrent les magnums, et il entre dans cette pièce où le battement de coeur de l'infecté les attendait quelques instants auparavant. Rien, personne, si ce n'est un homme derrière la vitre. Il se rapproche, jette un coup d'oeil... Le scientifique, car c'en est un n'est-ce pas ? Le scientifique n'a pas l'air contaminé. Alors Ethän dévérouille la porte, tendant une main chaleureuse au survivant. -Vous avez eu de la chance... Tout va bien ? C'est vous qui avez déclenché l'alarme ? D'où venait cette chose ?Ce n'est pas comme si des milliers de questions se précipitaient dans sa tête. "Qui êtes vous", entre autre. Les renforts arrivent, on les entends d'ici. Et la pression se relâche un peu. Un sourire nerveux prends naissance sur les lèvres rosées de l'homme. C'est fini, il n'y a plus de danger ici. En sécurité. |
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