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Nous sommes en novembre, il fait 5°
Attention aux rafales de vent.



« Alors que le monde était habitué aux maladies virulentes, meurtrières comme la peste, le choléra, le H1N1, il ne s'attendait pas à autre chose. »

Un virus dont on ignorait tout apparut. Absolument tout. Mais très vite, comme une punition divine, il dévasta le monde pour répandre la mort.
Une entreprise pharmaceutique très puissante, la L0D, ayant beaucoup d'influence, surtout aux États-Unis se dévoua alors pour trouver un antidote. Des milliers de tests commencèrent. S’enchaînèrent et échouèrent tous. Mais dans cette idée de sauver le monde, les scientifiques firent une erreur. Le virus muta et le monde allait connaître un triste sort.

Les premiers infectés apparurent. Les premiers monstres inhumains dévorant leurs propres familles. Le virus se transmit extrêmement rapidement. Chaos et désolation. L'humanité survécut trois ans sans la moindre aide. Les morts marchaient et mangeaient.
Revint la L0D.
Avec sa toute puissante milice et ses scientifiques, elle érigea des villes fortifiées partout dans le monde, la principale étant à Crimson City, anciennement nommée Cleyfield, ville émergente au sud de New-York. Comme un messie, le président de la firme permit aux survivants de vivre à nouveau. D'être protégés, soignés, de pouvoir travailler. Ils commercialisèrent peu de temps après un antidote pour empêcher aux personnes infectées de se changer en monstre.
L'effet ne durant pas éternellement, il fallait donc le prendre au moins une fois par jour et cette solution miracle devint rapidement une drogue. Mais certains n'avaient pas confiance, ne croyaient pas que la L0D était si parfaite.

Élision apparut. Ce groupe de résistance discret commença à semer le doute dans les esprits de la population de Crimson City. La LOD ordonna immédiatement d'arrêter ces « terroristes ».
Mais qui sont-ils vraiment ? Votre voisin est peut-être un saboteur d’Élision. Qui sait ? Et aujourd'hui l'atmosphère est tendue. La LOD censure, surveille tout ce qu'il y a de suspect. Élision gagne de la puissance dans l'ombre et les habitants sont pris entre deux feus.

Pourtant, la vie continue... tout du moins essaie.

REGLEMENT    CONTEXTE    GROUPES    INFORMATIONS    V1LOD5    PARTENARIAT    AVATARS PRIS


Le Role Play du mois est attribué à [TITRE DU RP], impliquant les joueurs [NOM PRENOM] et [NOM PRENOM] Félicitations à eux ! Vous pouvez aller les féliciter sur [ce topic].
La médaille du membre du mois revient à [PRENOM NOM] qui a posté [% ou NB DE MESSAGES]. Félicitations à lui / elle !
La médaille du nouveau du mois revient à [PRENOM NOM] qui nous a présenté une fiche qui a sucité un coup de coeur des admins, vous pouvez la lire [ici]
Félicitations à tout le monde !

Et hop, changement de design ! Il y a en plus de cela quelques autres nouveautés que vous pourez consulter ici. N'hésitez pas à donner votre avis !
26 / 04 / 2013

Deux nouvelles catégories voient le jour : Days of Future Past (informations) et New Horizons (informations)
Le sondage à propos du NH#1 sera bientôt lancé.
21 / 01 / 2013




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 It's been a while | PV Dunkan

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MessageSujet: It's been a while | PV Dunkan   It's been a while | PV Dunkan Icon_minitimeMar 29 Jan - 12:34

it's been a while.
Le voyage s’était passé dans un silence religieux. Aucun des deux n’avait prononcé un mot bien que le plus âgé en eut l’envie. Il s’était résigné : ça n’aurait bien donné. Et puis de toute façon, pour dire quoi ? « Il fait beau tu trouves pas ? ». Ouais, non. Et puis les explications étaient pour plus tard, pas la peine de commencer maintenant. Il pensait beaucoup trop pour parler. Il pensait à ce que son demi-frère lui avait dit un peu plus tôt, à la scène qui s’était déroulée, à l’inquiétude qu’il avait cru discerner derrière les insultes, au fait qu’il eut accepté de le suivre. S’il n’avait pas à l’esprit que sa mère et sa petite sœur n’étaient plus, il en aurait sûrement souri. Pour le moment, il était très loin de ça. Il était plutôt fatigué. Toutes les émotions qu’il avait ressenties en l’espace de même pas une heure l’avaient vidé, et il n’en avait certainement pas fini. Cela ne voulait pas dire qu’il était malheureux. Pour Kathleen et Hélène, oui, certes. Pour Dunkan, certainement pas.
Ainsi, le seul bruit qui s’était fait entendre était le bruit de leurs pas, ceux des passants, les mots de certains. Mais entre eux, rien.
Ame se contentait d’avancer vers les rangées d’immeubles où était logés à peu près tous les habitants de Crimson City. Comme tout le monde, il habitait là et comme tout le monde, il se contentait d’une simple boite de même pas vingt mètres carrés – et encore il avait eu de la chance, il y avait bien pire. Mais là n’était pas la question.
Le trajet se fit assez rapidement ; ils n’avaient pas traîné non plus, ils n’étaient pas en promenade. Amera s’était contenté de regarder Dunkan de temps en temps pour voir s’il le suivait bien, mais autrement il n’osait pas vraiment.

Arrivés à l’immeuble en question, il ne dit pas « nous sommes arrivés » et commença à gravir les marches extérieures qui amèneraient jusqu’au bon étage, au bon palier. Dunkan comprendrait. Ce n’était pas de l’impolitesse, c’était de l’appréhension. Tout en montant, il attrapa ses clefs dans sa poche et arrivé devant sa porte – semblable à toutes les autres si ce n’était de part son numéro – il prit trois seconde pour repérer la serrure dans l’ombre, les éclairages de marchant plus depuis bien longtemps, déverrouilla et poussa le battant. Là, il laissa son frère entrer avant lui, entra également et alluma la lumière qui éclaira la pièce principale. Enfin, il referma la porte et la verrouilla
Cette dernière était plutôt vide. Pour faire simple, il y avait un lit, une petite table entourée de trois chaises dont l’une était pliante près d’une cuisine minuscule, un canapé deux places (plutôt une et demi, en fait), un bureau, quelques étagères et des placards ainsi qu’une porte menant vers une salle de bain où l’on tenait à peine à deux. Le reste n’était que de l’espace vide. Il n’y avait aucun effet personnel, rien d’original. C’était propre, bien rangé, à tel point que s’il n’y avait pas le bureau un peu en désordre (quelques papiers, stylos et autres qui traînaient disons), éventuellement quelques cheveux perdus sur le lit et une tasse contenant un fond de café dans l’évier, l’on pouvait se demander si l’endroit était habité.

D’un geste du bras, il désigna une chaise à Dunkan, l’une de celle qui entourait la table. A cela, il ajouta un « installe-toi, fais comme chez toi, tu veux boire quelque chose ? » alors qu’il retirait sa veste pour la poser sur sa chaise de bureau et qu’il déposait son sac et ses clefs sur ce dernier.

Après être parti à la recherche de sa bouilloire dans un placard de la cuisine, Ame retroussa les manches de son pull bien trop large sur ses bras bien trop osseux pour la remplir d’eau. De toute façon, tout était en poudre ici, il fallait au moins ça et même si Dunkan n’en voudrait pas, lui avait grand bien besoin d’un café. Une fois l’eau sur le feu, il se retourna vers son frère, tira une chaise et s’installa. Là, il fixa la surface de la table un moment et la tapota anxieusement du doigt. Il leva son regard vers son invité, le dirigea ensuite vers le mur, puis de nouveau vers lui. Il voulut sourire nerveusement mais sa tentative fébrile se termina en une moue un peu bizarre. Il supposait que c’était à lui de parler en premier.
« Je sais pas par où commencer, » admit-il très sincèrement.
Ils y étaient.
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MessageSujet: Re: It's been a while | PV Dunkan   It's been a while | PV Dunkan Icon_minitimeMar 29 Jan - 12:35

Prenant son plus bel air contrarié malgré son accord quant à le suivre, Dunkan le laissa passer devant, serrant sa main autour du fourreau de son katana. Ce truc ne lui servirait plus à rien désormais, sauf si ce type lui faisait perdre son temps, auquel cas, il s'arrangerait au moins pour lui laisser un souvenir de leur rencontre. Pour l'heure, toute envie de mettre fin à ses jours s'était évaporée, cédant place à un sentiment de perplexité, mêlé de curiosité.
Alors qu'ils marchaient dans les sombres rues de ce dernier rempart entre l'ancien monde et celui des survivants, le jeune homme se prit à penser au bon vieux temps. Combien de fois ne l'avait-il pas suivi de cette façon ? Autrefois, néanmoins, son aîné avait toujours paru immense. Une sorte de montagne qui le sortait d'affaire, prenait sa main et le trainait derrière lui... lorsque ce n'était pas lui qui lui emboitait le pas pour une raison ou pour une autre. A cette époque, le roux n'était qu'un enfant. Un enfant qui s'attirait souvent des ennuis volontairement ou non, mais il ne se souvenait pas avoir eu le loisir de contempler le dos d'Ame d'aussi haut. Malgré son mécontentement de la journée, il se surprit à penser que, désormais, il n'était plus le "petit".

Durant quelques instants, il crut que son frère allait finir par engager la conversation, mais, rien ne survint. Et quoi ? Il avait peur aussi de parler de la pluie et du beau temps, peut-être ? Haussant les épaules, Dunkan s'était contenté de garder le silence à son tour, préférant placer sa main libre dans la poche de son jean, tout en jetant quelques regards faussement intéressés sur le décor qui les entourait. Ce n'était pas comme si les lieux avaient été agréables à regarder, mais, au moins, ça lui occupait l'esprit.
L'heure n'était pas suffisamment avancée pour que les gens ne fussent chez-eux : beaucoup vaquaient encore à leurs occupations, ce qui leur permit de passer leur chemin en toute tranquillité. La ville n'était pas forcément très prudente lorsqu'on se baladait impunément. En général, des gardes étaient postés à tous les coins de rue. Pour le roux et ses compagnons d'infortune, faire leur marché était plutôt difficile, ce qui nécessitait parfois des jours d'observation avant de passer à l'action.

Enfin finirent-ils par arriver près de l'immeuble où le plus âgé était installé. Un immeuble comme un autre, comme tous les immeubles pourris du coin, où les gens s'entassaient pour survivre de leur mieux. On ne pouvait pas "protéger" une population et lui offrir un niveau de vie correct, pas vrai ? Les deux n'avaient pas l'air d'être compatibles ici. Levant les yeux afin d'apercevoir le sommet de l'endroit, le plus jeune haussa un sourcil : il ne s'attendait pas à un palace.
Leurs pas se mirent bientôt à résonner sur les marches de métal qui conduisait aux étages : parce qu'en plus, il n'y avait pas d'escaliers à l'intérieur ? Voilà qui n'était guère prudent, ni pratique, mais, on devait s'y faire. Dans cette atmosphère sombre, comme dans toutes les autres, Dunkan avait la désagréable impression, avec ses cheveux roux, d'être un spot lumineux au milieu de la nuit noire. Faisant claquer sa langue d'irritation, il finit par se faire à cette idée, attendant avec une patience relative qu'Ame eut enfin trouvé la serrure de sa porte. Fallait-il attendre le matin pour ça ou allait-il finir par y arriver ? Sa patience mise à l'épreuve, le jeune homme ne rechigna pas quant à l'idée d'entrer le premier dans la pièce : qu'aurait-il pu lui faire ? L'attaquer dans le dos peut-être ? Non... ce n'était pas de lui.

- Un café... Répondit Dunkan à la demande de son aîné, tout en avisant le milieu de vie dans lequel ce dernier subsistait.

Au moins, c'était une maison. Petite, mais une maison quand même. Bien qu'hésitant, il finit par retirer ses lunettes de soleil, laissant apparaître ses prunelles vertes et les cernes qui soulignaient distinctement ses yeux. Malgré toute la suffisance de son caractère, la lassitude était difficilement dissimulable et son regard ne mentait pas, bien que s'étant durci durant cette année. Il n'avait plus rien du petit garçon insouciant qui courait partout à la recherche d'un nouvel animal à ramener chez-eux pour l'adopter.
Le jeune homme finit par prendre place là où son frère l'avait indiqué. Celui-ci avait l'air de vouloir s'exprimer le premier et il ne pouvait pas nier qu'il n'en attendait pas moins de sa part. Les mots avaient pourtant l'air de mettre du temps à se former dans ses pensées. C'était donc si difficile à raconter ? Un soupir d'exaspération s'échappa des lèvres du plus jeune, alors qu'il détournait la tête à son tour. Maintenant que la barrière noirâtre ne lui permettait plus de se cacher, il n'avait guère envie de le fixer : il n'avait pas besoin de lire dans ses expressions, ni de comprendre que ça n'allait pas.

- Comment tu en es arrivé là... ?

La question était venue d'elle-même. Plus calmement que celles survenues plus tôt, près du bar où leur altercation avait eu lieu.

- J'aurais cru qu'un militaire puisse vivre dans un endroit mieux que celui-là. Ca me laisse penser que ces mecs ont autre chose à faire que flâner dans les bars et tu n'avais pas l'air de vouloir trainer dans la rue tout à l'heure.

Perspicace ? Pas énormément, mais, ce qu'il avait vu le laissait intrigué par la situation présente. Il ne savait pas bien pour quelle raison son frère ne bossait pas, alors qu'il y avait tant à faire dans cette cité délabrée.

- Je suis venu pour connaître tes raisons, alors commence par-là. Qu'est-ce que tu as fait pendant toutes ces années sans jamais rentrer à la maison ? T'étais où quand on a eu besoin de toi pendant l'attaque de ces choses ?
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MessageSujet: Re: It's been a while | PV Dunkan   It's been a while | PV Dunkan Icon_minitimeMar 29 Jan - 12:36

Lorsque son frère lui demande un café, Ame se contenta de hocher de la tête sans commenter, de s’assoir en face de lui et d’écouter. Et comme il s’y attendait (bien qu’au fond de lui, il avait eu l’espoir qu’elles ne viennent pas au final) les questions fusèrent. Des questions peut-être spontanées pour le rouquin qui cependant serrèrent la mâchoire et le cœur du passeur. Il avait les réponses, il savait quoi lui dire, tout était assez clair dans ses souvenirs. Le problème était la formulation et surtout le courage de tout faire sortir et bien qu’il ne puisse pas le blâmer pour cela, l’attitude de son frère ne l’aidait pas. Le soupire exaspéré qu’il avait poussé avait été comme un pic tranchant. Son frère ne le regardait même pas, comme s’il n’en valait pas la peine. Quoiqu’au fond, ce n’était pas plus mal. Déjà qu’Amera avait du mal à mettre les mots dans l’ordre, il aurait perdu tous ses moyens devant ses prunelles vertes. Ses doigts finirent par se croiser sur la surface plane de la table et à une plus bouger.

Pourtant, malgré tout ce qu’il venait de penser, Ame leva légèrement le regard vers son cadet et l’ombre d’un sourire s’annonça brièvement sur son visage pour repartir aussi vite qu’elle était venu. Le roux n’avait laissé absolument rien passer.
« Ça fait quatre ans que je ne suis plus dans la milice » C'était un début. Il était crispé. Dunkan remuait beaucoup le couteau dans la plaie. Franchement ça n’aidait pas.« Le jour où ça a… dégénéré, tu sais, j’ai été envoyé ici. Forcément, j’aurais voulu retourner à Flagstaff mais c’était beaucoup trop loin de Crimson. Et puis comment j’aurais pu savoir qu’un tel truc arriverait ? J’aurais tenté, non, fait le déplacement si ça n’avait pas dégénéré aussi vite. C’était complètement dingue. »
Il avait recommencé à racler légèrement la table du bout des ongles nerveusement. Jusque-là, ce n’était pas trop difficile. La suite était une autre paire de manches. Cependant, le souvenir de cette soirée (fin d’après-midi ? Ou alors était-ce totalement une autre période de la journée ? Il ne le savait même plus) était loin d’être agréable, et ce pour tout le monde. Tous avaient vécu le même enfer. C’était la partie suivante qui était un peu différente pour Amera. Ce qu’il avait du mal à dire mais qui était aussi les explications qu’il allait devoir donner à Dunkan.
Son regard se fit inquiet et ses sourcils se froncèrent tandis que ses pupilles allaient d’un point invisible à un autre en face de lui. Il se le demanda tout d’un coup : est-ce que son frère allait le croire ? Il allait lui dire la vérité, peut-être pas tout mais il allait la lui annoncer. Mais allait-elle convenir à Dunkan ? Et si cela ne lui suffisait pas ? Et s’il ne lui pardonnait pas ? Sa nervosité monta en flèche, mais il devait continuer maintenant qu’il avait commencé. Le rouquin ne se contenterait pas de silence.
« J’étais pas prêt à me retrouver là-dedans. » Il n’y avaient sûrement que ceux qui étaient revenus vivants d’une guerre qui pouvaient l’être, et ce n’était pas le cas d’Ame. Sur le moment, il n’était pas prêt à ça. Comme beaucoup d’autres. « Donc au final, j’ai été blessé, et… et mordu aussi. »
Il ferma les yeux, c’était là que cela devenait plus compliqué. Il essayait de rester calme mais sa voix était étouffée dans sa propre gorge, et elle tremblait. Après tout, il n’avait jamais rien raconté à personne, pas en détail. Quand Elision les avait récupérés, lui et Hunter, ils étaient déjà au courant de tout et n’avaient pas eu à expliquer. Alors que là…
« Après on m’a récupéré et on m’a soigné mais… il ont découvert qu’en fait… je sais pas trop pourquoi ni comment mais j’ai une immunité, je veux dire… j’ai le virus, mais à moi il ne me fait rien. » Un silence. « Et… au lieu de me laisser partir, ils m’ont gardé moi et un autre type pour… comment dire, faire des tests. »
Il disait les choses trop vite.
Mais il avait du mal à en dire plus parce que contrairement à ce que cela pourrait paraitre, cela n’avait pas été une partie de plaisir. Certaines personnes avaient encore du mal à raconter ce qu’ils avaient fait pendant et après l’Attaque, c’était un traumatisme, c’était normal et tout le monde réagissait de manière différente face à cela. Et Amerawdwr et Hunter avaient dû faire face à quelque chose d’à peu près aussi difficile.
Hunter avait eu à subir constamment des interventions très difficiles à supporter et Ame lui-même ne vivant à ce moment-là qu’avec la moitié de son sang dans les veines, le resté était utilisé par son enfoiré de père – il serra les poings sans le mentionner. Ils n’avaient pas vu la lumière du soleil pendant quatre ans, étaient nourris uniquement par intraveineuse. Si Amera était au courant de l’allergie qu’il pouvait faire en tant que porteur sain à l’antidote, c’était qu’il l’avait expérimentée et plutôt deux fois qu’une. Ils n’avaient pas été traités comme des êtres humains là-bas. Il avait cru devenir complètement fou.
Il souffla. Inspira, expira, ferma de nouveau les yeux. Il avait soudainement arrêté de parler pendant un moment sans s’en être rendu compte pour prendre une expression tendue, crispée, presque douloureuse aux souvenirs qui lui revenaient. Quand il s’en rendit compte, il secoua légèrement la tête et continua. Il se relâcha, son expression étaient à présent fatiguée.
« Il y a quelques mois, Elision s’est infiltrée dans la LOD où nous étions gardés et ils nous ont sortis de là. Je sais pas comment ils ont fait pour savoir qu’on était là-dedans ni comment ils étaient au courant de nos conditions mais je leur en suis reconnaissant. Par contre… » Il finit enfin par lever le regard vers son frère et chercha un contact visuel. Il était presque désespéré. « J’ai pas arrêté de penser à toi, à maman, à Kathleen et à Mikhail aussi. J’ai pas arrêté, Dunkan. C’était juste… juste impossible… »
Il soupira de nouveau pour tenter de dénouer le nœud qu’il avait dans sa gorge.
« Garde tout ça pour toi, s’il te plaît. Que tu me croies ou pas, il faut que tu n’en parles à personne. »
Même si ce qu’il avait dit était totalement vrai, Dunkan n’allait peut-être pas le croire, être sceptique. Avec toute la rancœur qu’il pouvait avoir, il doutait qu’il allait lui 'sauter dans les bras' aussi 'facilement'. Malgré le fait qu’Ame tremblait presque, il s'attendait à tout, même à ce qu'il lui se mette à rire.. Ah, comme c’était pathétique.
Au final, il avait complètement oublié l’eau qui bouillait derrière lui.
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MessageSujet: Re: It's been a while | PV Dunkan   It's been a while | PV Dunkan Icon_minitimeMar 29 Jan - 12:37

Il se foutait de lui, c'est ça ?
Alors qu'il l'écoutait sans lui adresser un regard, Dunkan tapotait anxieusement sur la table. Plus l'autre parlait, plus il se demandait dans quel film de science-fiction il avait pu pêcher un tel scénario... C'était invraisemblable... Et bientôt ce serait quoi ? "Tu sais, Dunkie, des extraterrestres m'ont enlevé donc je n'ai pas pu venir te sauver !" ? Pour qui le prenait-il au juste ? Un abruti fini ? Il espérait quoi en racontant autant de salades ? Qu'il allait lui pardonner et mordre à l'hameçon ? Il n'était plus cet enfant naïf d'autrefois ! Il n'était plus celui qui gobait qu'un puissant magicien était caché dans l'arbre du jardin et attendait qu'on le retrouve ! Trouver une explication, c'était très bien, mais, il ne fallait pas se moquer du monde non-plus !
Une grimace contrariée menaçait tant et si bien de poindre sur le visage du plus jeune, que ce dernier finit par serrer les dents et s'efforcer de ne pas le couper dans son élan. Et c'était quoi encore tout ça ? Il fallait qu'il n'en parle à personne ? Bah voyons, et peut-être bien que les aliens allaient le capturer lui aussi ? Ne pas craquer, ne pas l'ouvrir... il devait le laisser parler... Pourtant, à la fin de sa dernière phrase, il ne put s'en empêcher.

- C'est pas bientôt fini ces conne... ?!

Le jeune homme s'interrompit. Enfin avait-il levé les yeux pour le regarder, pour planter son regard dans le sien. Ce qu'il venait de trouver sur son regard, ce n'était pas cette expression de dissimulation de tout à l'heure. De la colère, l'expression du cadet était passée instantanément à la surprise. Il ne s'attendait pas à le trouver dans cet état. Une petite voix de doute hurlait en lui de poursuivre dans son élan, de lui hurler dessus d'arrêter avec ces bêtises... pourtant, il n'en fit rien. Ravalant ses paroles, il se rendit bientôt compte que rien ne voulait sortir, que rien ne passait. Pas même un mot méchant n'avait désiré poursuivre son trajet jusqu'aux oreilles de son interlocuteur.
Son frère tremblait. La peur d'être découvert s'il mentait ? Non... A dire vrai, c'était bien la première fois que Dunkan le voyait dans cet état. A moins qu'il ne crut lui-même à ses propres salades ? C'était autre chose. Le roux resta un moment à le fixer, à essayer de le lire pour comprendre ce qui se passait là. Si peu observateur et pourtant figé par cette impression désagréable qu'il ne devait pas continuer à vociférer.

Alors il repensa à ses paroles. Mordu ? Lui aussi ? Comment c'était arrivé ? Immunisé ? Des tests ? Ca pouvait exister, des gens immunisés à cette saloperie qui nageait dans son corps à lui ? Le roux pensait à de la fiction précédemment, mais, ne s'étaient-ils pas tous retrouvés dans un scénario pur et dur de ces films catastrophes qu'ils se plaisaient à regarder en mangeant une pizza, les soirs où les parents étaient de sortie ? La réalité les avait rattrapés et elle avait fait mal à bien du monde. Elle les avait plongés dans un enfer où vrai et faux se mélangeaient irrévocablement pour ne faire plus qu'un seul et même univers : celui dans lequel ils étaient censés évoluer désormais.

Du désespoir, voilà tout ce qu'il pouvait lire dans les yeux d'Ame... Ce désespoir qui hantait son propre regard, et probablement celui de tout ceux qui vivaient le même cauchemar, toujours lié à ce virus impitoyable. Et alors il se sentit con. Très con. Sa rage s'était envolée avant même qu'il n'eut besoin de s'en rendre compte. Tant et si bien qu'il ne sut plus comment réagir. Du moment qu'il ne pouvait plus lui crier dessus, le voilà qui s'en retrouvait démuni. Le silence perdura donc, sans qu'il ne trouvât rien pour le briser... jusqu'à ce que le son distinct de l'eau en train de bouillir ne se fit entendre.

- Je crois que ça boue... Articula-t-il alors que son menton se baissait lentement pour fuir son regard de nouveau.

Que penser de révélations pareilles ? Dunkan ne savait pas. Lui demander des preuves ? Et quelles preuves ? Lui sortir un instrument de biologie avec lequel on lui avait fait des expériences peut-être ? Lui prouver ce qu'il avançait en lui demandant d'aller chercher ses copains d'Elision ?

- La LOD... ce sont les types qui fabriquent l'antidote, c'est ça ?

Ca lui revenait, et avec ça, une idée qui lui traversa l'esprit l'espace d'un instant. L'antidote ne s'était pas fabriqué tout seul, non ? Pour le peu de connaissances qu'il lui restait de ses cours, ne fallait-il pas faire usage du virus pour fabriquer un médicament ? Ou du moins, un vaccin ? Un type qui n'était pas touché n'était-il pas une aubaine pour eux ? Quand bien même, un tel raisonnement ne prouvait rien concernant Ame : si ce dernier était bel et bien immunisé contre le virus et que la LOD avait trouvé une solution miracle, ils l'auraient distribué, n'est-ce pas ?
Pas si ça ne rapportait rien, se prit-il à penser avec horreur. Il finit par secouer la tête pour chasser ces pensées stupides : il ne rentrerait pas dans ce jeu-là sans rien savoir de plus. Il n'était pas prêt à croire à tout ça, pas comme ça, même s'il ne savait pas bien comment il aurait pu obtenir des preuves quant à de telles paroles.

- C'est difficile à avaler... Souffla-t-il en détournant la tête. Tu espères que je peux croire à ça avec de simples mots... ?

Pourtant, son regard ne trompait pas. Ame tremblait, sa voix chevrotait... Quelque-chose n'allait pas. Cet appartement, son corps amaigri malgré la vie dans une ville où trouver de la nourriture n'était pas si difficile pour peu que l'on cherchât, ce besoin de ne pas rester trop longtemps dans la rue, tout portait à croire à un sérieux problème. Malgré lui, la voix de Dunkan s'était faite hésitante et le voici qui se levait un instant pour faire les cent pas, bien que se tenant à distance de son frère et se gardant bien de croiser son regard.
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MessageSujet: Re: It's been a while | PV Dunkan   It's been a while | PV Dunkan Icon_minitimeMar 29 Jan - 12:38

Une sueur froide descendit le long de son dos aux mots de son frère. Il eut l'impression que la pièce s'était légèrement assombrie, mais peut-être était-ce son regard à lui qui avait tremblé. Mais il n'avait jamais baissé les yeux cette fois, il l'avait beaucoup trop fait auparavant et c'était presque la seule chose qu'il avait pour lui prouver qu'il disait vrai. Il fallait que Dunkan le regarde, qu'il voie à quel point il était sincère.
S'il ne le croyait pas, s'il le rejetait, qu'allait-il se passer ? Il allait l'engueuler, très probablement, lui dire à quel point il le trouvait minable. Il allait sûrement partir aussi. Et après ? Au final, ça, c'était le problème d'Amera - c'était lui qui avait merdé, pas Dunkan. Et ce qui l'importait le plus c'était de savoir que son frère continuait à vivre et qu'il était là, quelque part, à exister en tant qu'homme et pas en tant qu'animal sanguinaire. C'était ça le plus important, rien ne viendrait entacher cela et le soulagement qu'il avait en le sachant ne faiblirait pas, il était quand même conscient de la chance qu'il avait d'avoir retrouvé un membre de sa famille dans ce cauchemar.
Bien entendu il aurait préféré que son frère lui sourie, préféré pouvoir l'embêter comme avant en ébouriffant ses cheveux roux mais… si ce n'était pas possible alors il fallait se faire une raison, c'était son souci à lui. Et ce qu'il voulait était moins important que la vie de son frère.

Ce furent toutes ces pensées qui traversèrent, en même temps, la tête d'Amera quand Dunkan commença cette phrase qu'il redoutait tant.
« C'est pas bientôt fini ces conne... ?! »
Mais il s'arrêta. Son regard avait fini par rencontrer le sien et il s'était arrêté net. Qu'avait pu y lire Dunkan ? Il ne le savait pas mais il n'avait pas continué et Ame s'était figé, coupant sa respiration sans même s'en rendre compte. C'était de la surprise qu'il pouvait voir sur le visage de son cadet. Pourquoi était-il si étonné ? Ame aurait donné cher pour savoir ce qu'il pensait à ce moment là. Il n'osait même pas faire d'hypothèse de peur de se faire des faux espoirs.
Alors il attendit sans prononcer un mot. Qu'aurait-il pu dire de toute façon…

Finalement, c'est Dunkan qui rompit le contact en premier en baissant les yeux, Ame en fut d'ailleurs un peu surpris et ne savait pas trop ce que cela pouvait signifier. Puis il lui rappela l'eau qu'il avait mis sur le feu un peu plus tôt. L'aîné ne réagit pas tout de suite. Il mis un temps avant de comprendre ce qu'il venait de dire et, petit à petit, il se mis à entendre l'eau qui bouillait derrière. Il expira, se rendant compte que cela faisait un moment qu'il ne l'avait pas fait. Et même si la lumière de la pièce n'avait jamais faibli, il eut l'impression qu'il faisait un peu moins sombre. C'était vraiment une impression étrange. « Ah oui. » A part ces mots et le bruit d'ébullition derrière lui, le seul son qui troubla le silence fut le raclement des pieds de sa chaise au sol.

Sans vraiment y penser, Amera mélangea eau et café soluble dans les deux tasses qu'il avait sorti. Il avait encore le dos tourné quand Dunkan posa une question et malgré ce qu'il venait d'avouer, le passeur trouva le moyen d'en être vaguement amusé d'une certaine manière. C'était une question parfaitement rhétorique.
« — La LOD... ce sont les types qui fabriquent l'antidote, c'est ça ?
— C'est bien ça. »
Et cet antidote c'était une bonne chose, vraiment. Comment pouvait-on penser le contraire ? Elle permettait à son frère ainsi qu'à plein d'autres personnes de rester en vie.

Quand Ame se retourna, il avait retrouvé son calme et avait perdu son expression paniquée qui lui avait fait perdre les pédales pendant un moment. C'est donc sans trembler qu'il posa les mugs de pacotille devant Dunkan, devant lui ainsi que du sucre en morceau et deux cuillères. Puis son cadet repris la parole et à ses mots, Ame fit un vague sourire mi-figue mi-raisin plutôt lointain.
Puis il s'était levé et avait commencé à faire les cent pas sans le regarder. Le passeur leva la tête vers lui et le suivit des yeux. Ses actions témoignaient de son hésitation. Que pouvait-il bien penser, que pouvait-il bien se demander ? Se posait-il des questions sur la véracité de ses propos - question bête, c'était certain - ou sur la Live or Die ? C'était probable après ce qu'il pouvait lui demander. Est-ce que c'était une bonne chose ? Cela restait à voir.
Cherchant ses mots, Amera ne bougea pas de sa chaise et posa ses mains sur la tasse quasi-brûlante. La chaleur était agréable.

Remuant vaguement un carré de sucre dans sa tasse, Amera regarda le liquide tourner tout en parlant.
« Je m'en doute bien… mais je n'ai pas de preuve à te donner, désolé. »
Il aurait pu lui montrer ses yeux rouges, mais qu'est-ce que ça aurait apporté ? Ca aurait prouvé le fait qu'il était infecté, et après ? Beaucoup d'autres personnes l'étaient aussi. Il aurait pu lui montrer les clichés qu'Elision avaient pris dans les labos, mais comment aurait-il pu lui dire « et donc tu vois, là, c'est moi, cool hein ? ». De toute façon, il était méconnaissable dessus. Non, il n'avait aucune preuve si ce n'était sa sincérité. Oh, sûrement y avait-il des moyens. Mais actuellement Amera n'était pas en état de penser à tout ça. Il n'avait que ses mots.
Sa gorge se serra et il délaissa son mug pour regarder de nouveau son frère.
« Voilà, tu connais une bonne partie de l'histoire à présent. Mais maintenant c'est à ton tour, Dunkan. Qu'est-ce qu'il vous est arrivé à maman, Kath' et toi ? Qu'est-ce qu'il leur est arrivé ? »
C'était ce qui était convenu après tout, le petit chantage de Dunkan.
Ame connaissait déjà la fin, elle lui comprimait douloureusement le cœur. Et il avait très peur du développement.
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MessageSujet: Re: It's been a while | PV Dunkan   It's been a while | PV Dunkan Icon_minitimeMar 29 Jan - 12:39

Et comment au juste ? Comment espérait-il obtenir une explication rationnelle à tout cela ? Ame n'avait pas la possibilité de lui fournir des preuves, pas plus qu'il n'avait lui-même la certitude quant à la véracité de ses dires. Tout allait vite, beaucoup trop vite pour laisser à Dunkan le temps d'assimiler, de digérer les propos de son aîné : des propos qu'il jugeait absurdes... sans parvenir à s'empêcher d'y croire un peu.
Quand bien même le considérait-il comme le dernier des lâches, le premier des fils Swelen n'était pas un menteur, bien moins encore avec lui. Jamais il n'avait eu à souffrir d'une promesse faite et jamais tenue, jamais il n'avait eu à subir un mensonge qui aurait pu mettre à l'épreuve sa naïveté d'enfant. Peut-être bien était-ce pour cette unique raison qu'il n'avait pu lui pardonner sa façon toute particulière de ne plus remettre les pieds à la maison durant tout ce temps.

Observant la tasse être déposée devant lui, le jeune homme chassa les dernières bribes de son expression dubitative et irritée pour se rasseoir enfin devant un café chaud, dont il n'avait pas humer les senteurs depuis des années. Il semblait bien que les matins à la maison dataient d'une époque lointaine et révolue : nul ne savait ce qu'il adviendrait de leurs pauvres carcasses de messieurs tout le monde dans cet univers. Dans tous les cas, il n'y aurait plus de place pour les retrouvailles autour d'un simple bol de chocolat chaud et d'une télévision au son presque inaudible.
Une odeur rappelait énormément de choses et Dunkan n'aurait pas cru que ce serait encore le cas aujourd'hui : s'il ne l'avait sentie en cet instant précis, nul doute qu'il n'aurait pu se souvenir de quelques moments de cette vie quotidienne, qui précédait leur départ à l'école.

Il ne put hélas pas vraiment s'attarder sur ce petit détail que la demande de son interlocuteur se faisait entendre : c'était désormais à lui de faire part de sa propre histoire, cette qui hantait ses rêves lorsqu'il parvenait à retrouver le sommeil l'espace de quelques malheureuses heures. Il hésita tout d'abord, se demandant si pousser le vice à quémander des précisions n'était pas quelque-chose à tenter. Loin d'être aussi stupide que ça, il préféra concéder sa victoire à son frère pour se concentrer un peu. Dans ces avoeux, rien ne serait simple, que ce fût à raconter ou à écouter.

- T'es vraiment sûr que tu veux le savoir... ?

La question était pourtant évidente : bien sûr qu'Ame le voulait. Non seulement le voulait-il, mais, en prime, il se devait de l'apprendre. Ces choses-là n'étaient pas à cacher. L'expression de son visage s'étant de nouveau durcie, le roux posa sa main glacée autour de la tasse brûlante. Ce n'était pas désagréable. C'était doux et rassurant... Autant que son frère pouvait l'être à son égard lorsqu'ils étaient enfants. Prenant quelque-peu son temps, il porta le café à ses lèvres avant de commencer son récit. Ce qu'il avait à raconter était aussi amer que le goût de la mixture d'un ambré sombre qui glissait dans sa gorge. Et, comme elle, ça aurait du mal à passer, même après tout ce temps à chercher à s'y habituer.

- Quand ça a commencé, on a réussi à s'enfuir de la ville avec maman et Kathleen. Papa était déjà l'un des leurs et maman n'a pas pu faire autrement, raconta-t-il sans oser lever les yeux, quand la dernière émission radio a fonctionné on s'était déjà réfugié dans une maison des environs avec d'autres gens. Ils parlaient d'épidémie et de contamination. Ils disaient que plus personne ne devait sortir. On a cru que ça suffirait, mais, ils attaquaient de partout et ils entraient par les fenêtres.

Ses doigts se resserrèrent autour de la tasse à cette pensée : combien de hurlements n'avait-il pas entendu à chaque nouvelle tentative de se réfugier quelque-part ? A chaque fois, ils avaient pourtant cru qu'ils étaient en sécurité, mais, les monstres finissaient toujours par les retrouver...

- On a souvent changé d'endroit jusqu'à ce qu'on comprenne qu'il fallait nous barricader sans revoir la lumière du jour. Dans les derniers temps, on est resté longtemps dans une grange, chez un couple de vieux. On était quelques gens comme ça, mais deux d'entre nous ont pété les plombs et ont voulu sortir. Les monstres ont fini par revenir en les entendant brailler et on a été attaqué. Maman est restée pour nous permettre de sortir, mais, je l'ai jamais revue après...

Il ne regardait pas le plus âgé dans les yeux. Dunkan avait honte de s'être enfui de cette façon, de l'avoir laissée en arrière. Elle leur avait hurlé de fuir, lui avait demandé de veiller sur sa petite soeur jusqu'à trouver un autre refuge... mais, il avait honte. Comment se pardonner de laisser quelqu'un de cher derrière soi ? Comment oser raconter cela avec de la sûreté ? Toute la colère du jeune homme s'était dissipée pour céder place à une émotion qu'il se refusait à laisser échapper.

- Je l'ai jamais revue...répéta-t-il à voix basse. Kathleen et moi avons couru durant longtemps pour échapper aux autres, mais les deux types qui les avaient attirés sont restés avec nous... J'ai rien vu venir, j'ai rien pu faire pour les empêcher de pousser la petite vers les monstres... Ils nous ont abandonnés à ces choses et Kath'...

Le jeune homme s'interrompit. Les images revenaient en sa mémoire aussi rapidement que si les faits se déroulaient de nouveau sous son regard, lequel tentait désespérément d'échapper à celui d'Ame. Délaissant la tasse qui lui servait plus d'appui qu'autre chose, il finit par se redresser de nouveau, cherchant refuge près de la fenêtre pour se concentrer sur ce qui se passait dans la rue.

- J'ai pas pu les sauver... J'ai rien pu faire... Je pouvais plus rien faire... J'ai juste fui... jusqu'à ce qu'ils me rattrapent aussi...

Son poing alla s'écraser sans force réelle contre le mur, près de la vitre à laquelle il faisait face. Il ne pouvait pas digérer le fait de s'être vu poursuivi comme une proie sans défenses, ni de ne pas avoir vu ce qui se passerait par la suite.

- Qu'est-ce que tu crois... ? Lança-t-il en tâchant de retrouver un ton coléreux. Je n'ai eu que ce que je méritais pour avoir été aussi faible...
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MessageSujet: Re: It's been a while | PV Dunkan   It's been a while | PV Dunkan Icon_minitimeDim 17 Fév - 20:16

Amerawdwr avait envie de plusieurs choses. Il voulait. Mais il ne pouvait pas. Là était tout le problème, il n’avait que ça en tête, il n’avait que cette excuse aux lèvres – il ne pouvait pas, c'était toujours le même fichu problème. Il voulait remonter le temps – pas de beaucoup, simplement de quelques années, modifier un détail ou deux qui auraient changé le futur merdique dans lequel lui et son frère étaient – mais c’était impossible. Ses yeux le piquaient et le brûlaient, il voulait probablement pleurer toutes les larmes de son corps mais il ne pouvait pas le faire devant son frère. Il était déjà assez misérable comme cela. Il voulait effacer la dernière phrase du cerveau de son frère, qu’il ne dise pas qu’il soit faible, que sa voix arrête de trembler. Tout cela, il le voulait. Mais il ne pouvait rien y faire parce qu’il était sûr que s’il bougeait, que s’il parlait maintenant, il le regretterait et qu’il tomberait en morceaux.
Durant tout le récit de Dunkan, il n’avait que très peu bougé. Ses mains s’étaient resserrées et s’il n’avait pas eu les ongles rongés, ils se seraient probablement enfoncés dans le bois synthétique de la table. Vers la fin, elles s’étaient détendues. A plusieurs reprises, il avait baissé, fermé les yeux. Et surtout, il avait imaginé. L’incompréhension, la panique qu’ils avaient dû ressentir, les mêmes que lui avait éprouvé au moment fatidique. Plusieurs fois, sa respiration s’était arrêtée pour reprendre lentement sans qu’il ne s’en rende compte. Mon Dieu, maman, Kathleen.
Il avait envie de hurler à son frère qu’il était désolé, que maintenant tout allait bien se passer – mais la deuxième partie aurait été un mensonge ou du moins une promesse dangereuse. Il ouvrit la bouche, prit une inspiration pour au moins parler, dire quelque chose mais sa lèvre inférieure trembla alors il la mordit. Finalement, au lieu de prononcer un quelconque mot, il se leva, prenant appui sur la table un instant avant de faire quelque pas pour s'approcher de Dunkan. Ce dernier lui faisait dos, le poing posé près de la vitre. il ne voyait pas son visage ni se reflet de là où il était, mais sa voix était bien assez suffisante.

« Dunkan… » Il n'avait pas parlé très fort parce que cette fois, le volume avait fortement à voir avec la capacité de ses cordes vocales. Sa voix était déjà assez tremblante à ce niveau là. « C'est horrible, je… » Il leva lentement sa main et la posa sur l'épaule de son frère. C'était léger au départ, mais au fur et à mesure que ses pensées se formaient et qu'il essayait en même temps de les formuler, ses doigts se serraient un peu. « Je suis tellement désolé. C'est pas de ta faute. J'aurais dû être là, bon sang je suis tellement - » Une fois de plus, il se mordit la lèvre tandis qu'il retenait de toutes ses larmes de toutes ses forces. « Je te demande pardon. »
C'était probablement la première fois qu'il avait autant envie de verser toutes les larmes de son corps sur les épaules de quelqu'un. C'était encore différent de tout ce qu'il avait pu ressentir attaché sur cette table dans la zone noire. Le chagrin, l'incompréhension, le doute, la colère et surtout, par-dessus tout, la solitude qui l'avait allègrement rongé à ce moment là. Mais à cet instant précis, c'était encore autre chose. Cette fois, il était sûr de ce qu'il s'était passé. Il était sûr de qu'il avait perdu ou non. Il était certain qu'il aurait pu faire quelqu'un chose, n'importe quoi s'il avait été présent. Mais ça n'avait pas été le cas.
Mais Dunkan était vivant en face de lui, et ça rendait le tout un peu plus supportable.

Puis, il laissa retomber son bras et se recula de deux pas. D'un geste rapide il essuya ses paupières qui n'avaient probablement jamais été aussi rouges et pris deux grandes inspirations, s'autorisant une légère pause. « Je ne sais pas où tu es en ce moment mais si tu veux, tu peux rester ici. Pour dormir ou pour manger, fais comme chez toi. »
C'était une bien maigre tentative de se racheter, mais il l'avait dit sincèrement. Il ne tentait pas vraiment de refaire un chez-soi, car leur chez-eux était resté à Flagstaff. Mais Amera avait ce petit appartement, il avait de l'eau chaude et de la nourriture - pas énormément, mais il en avait - dans les placard de sa cuisine. Et plus qu'une volonté de se faire pardonner, Ame ne rêvait à rien d'autre que de pouvoir voir son petit frère tous les jours à sa table. Parce que même désunis, ils n'en restaient pas moins une famille.
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MessageSujet: Re: It's been a while | PV Dunkan   It's been a while | PV Dunkan Icon_minitimeJeu 28 Fév - 18:44

Perdu dans le flot tumultueux de ses pensées, Dunkan n'avait pas entendu son frère approcher, derrière lui. Les souvenirs allaient bon train en sa mémoire, comme autant de flash dont il se serait passé. Le cauchemar, en lui-même, lui avait donné l'impression d'être très rapide. Les monstres étaient entrés, ils avaient attaqué, le jeune homme et sa soeur avait fui en laissant leur mère derrière eux et leur course s'était achevée dans un champ, à quelques pas de là.
Les hurlements retentissaient dans la tête du plus jeune, sans répit, depuis plus d'un an déjà. Plus que d'avoir vu son père être abattu, plus que d'avoir aperçu sa mère pour la dernière fois, c'était le visage de Kathleen qui hantait ses moindres songes. La main qu'elle avait tendue dans sa direction, son nom, prononcé deux minuscules fois... et lui, qui n'avait pas eu le courage de bouger devant cette scène. Ils étaient nombreux, il était seul. La peur paralysait son corps, lorsqu'il avait constaté que c'était vers lui, que les autres s'avançaient aussitôt après. Fou de terreur, il s'était enfin redressé et avait échappé à leurs griffes.

La main d'Ame, se posant sur son épaule, le fit sursauter subitement. Dunkan venait de voir ces souvenirs effacés pour un laps de temps. Le temps en fait, que ce fût la voix de son frère qui remplaçât les cris et les pleurs. Se concentrer sur cette poigne, qui se resserrait, lui fit un bien fou : plus qu'il n'y aurait songé au préalable, pourtant prompt à repousser sans vergogne cet individu, qu'il tenait pour responsable.

L'aîné se confondait en excuses. Encore. Dunkan aurait très bien pu lui répliquer quelque-chose de cinglant, de cassant même. Néanmoins, rien ne sortit d'entre ses lèvres. Seules ses prunelles vertes, convergèrent vers son reflet, sur la vitre. Il n'y avait jamais prêté attention, pas depuis longtemps en tout cas. Il pouvait nettement discerner les traits tirés de son propre visage, les cernes qui soulignait le haut de ses joues. Puis, ses pupilles firent un bref écart sur le côté, pour apercevoir l'expression d'Amera. Le roux ne pouvait pas la voir avec exactitude : seul le ton de sa voix, permettait de comprendre quel genre de pensées se mouvaient en lui.
Le cadet n'eut pas la force d'exprimer sa rancoeur. Pas cette fois.

Cette main, plus réconfortante qu'elle n'avait paru, s'écarta alors de sa prise, tandis que le son des pas se faisait bel et bien entendre, cette fois. Le jeune homme demeura toutefois immobile, cherchant quoi répondre. Pardonner. Ne pas pardonner. Non, il ne pouvait pas pardonner : pas une telle absence. La colère vrombissait dans son coeur et dans sa tête. Tant et si bien, en vérité, qu'elle ne laissait aucune place à cette petite lueur, qui cherchait à s'insinuer à travers elle. Un léger murmure qui tendait à reconnaître l'évidence : son frère n'avait pas pu, il n'avait pas eu le choix.

- Arrête, s'il te plaît.

A côté d'un timbre chevrotant, cette seule phrase avait jailli. Dunkan se serait menti s'il n'avait pas reconnu avoir espéré pouvoir revenir ici. La proposition de son aîné était encore prématurée. Le jeune homme ignorait s'il déciderait d'accepter ou de refuser. Bon sang... qu'il aurait voulu pouvoir lui affirmer qu'il reviendrait. Qu'il aurait voulu ravaler sa rage et simplement hocher la tête, montrant qu'il était d'accord.
C'était encore bien trop tôt.

Le roux finit par se retourner, prenant une inspiration et durcissant son expression, autant que possible. Ses yeux mirent un bon moment, avant d'espérer croiser ceux d'Ame, mais, il finit par y parvenir.

- Qu'est-ce que t'espères ? Je t'ai dit ce que j'avais à dire et ça s'arrête là, prononça-t-il, je n'attends rien, venant de toi.

Dunkan ne put soutenir son regard plus longtemps. Les mots sonnaient faux. L'amertume et le regret résonnaient en eux. Ses lèvres parurent se souder l'une avec l'autre et il fit quelques pas vers la table, où il récupéra ses lunettes. Que dire de plus ? Qu'il était désolé de s'emporter comme ça ? Le fait était qu'il eût cessé de crier, depuis un bon moment. Il ne s'en rendait compte que maintenant. Rembruni, le jeune homme fit de son mieux pour refouler l'envie de rester, qui hurlait dans son esprit de faire volte-face.

Sans s'en rendre compte, ses pas l'avaient conduit devant la porte d'entrée. En cet instant précis, sans doute aurait-il du ajouter quelques paroles. Ou alors, il aurait, tout simplement, pu dire "au revoir". Rien ne voulait passer dans sa gorge. Il ne put réprimer un léger coup d'oeil en arrière, comme s'il avait été prêt à se retourner pour parler, mais se ravisa.
Sa main pressa la poignée et le battant s'ouvrit pour le laisser passer, avant de se refermer derrière lui.
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MessageSujet: Re: It's been a while | PV Dunkan   It's been a while | PV Dunkan Icon_minitimeJeu 14 Mar - 1:47

Que pouvait-il répondre à ce genre de phrase ? Comment était-il censé pouvoir ne serait-ce qu'espérer prononcer le moindre mot ? Il venait de se recevoir un coup de poing au visage, au ventre - en plein dans les poumons, droit dans le cœur. Sa tête tournait, tout tournait, il tremblait un peu. « Arrête, s'il le plaît. » Arrêter quoi ? Arrêter d'être désolé, d'avoir de la peine, d'avoir l'impression de se faire piétiner, de ne pas en dire trop pour ne pas qu'il se fasse attraper à son tour ? Pendant un bref instant que Dunkan ne vit pas puisqu'il ne lui faisait pas face, une colère sourde afflua dans le regard du plus âgé et le fit serrer les dent. Il faisait du mieux qu'il pouvait ! Il ferait tout ce qu'il était en mesure de faire pour se faire pardonner. Il retournerait en Zone Noire s'il le devait, pour sauver son frère de ce virus - s'il n'y avait que ça. Il ferait n'importe quoi, n'importe quoi à sa portée et il était capable de beaucoup de choses. Et Dunkan lui demandait d'arrêter ?
« Qu'est-ce que t'espères ? Je t'ai dit ce que j'avais à dire et ça s'arrête là, je n'attends rien, venant de toi. » Bon sang. Amerawdwr était plus qu'heureux de le savoir sauf à défaut de sain, de pouvoir lui parler. Mais là c'était un assassinat.

L'instant d'après, il fut écœuré par ses propres pensées. Bien évidement. Il ne comprenait pas. Comment Dunkan aurait-il pu comprendre, Amera ne lui expliquait rien et il était bien conscient que ce qu'il lui avait confié paraissait dingue. Mais il était sur le point de le supplier. De se mettre à genoux et de lui prendre les mains pour le prier de le croire, que ce n'était pas de sa faute. « Je n'attends rien de toi. » Il l'avait regardé dans les yeux. Amera n'avait aucune idée de ce qu'il devait avoir l'air, mais en tous les cas il n'avait aucunement bougé. Lorsque Dunkan avait fini par baisser le regard et à marcher vers la porte, il ne s'était pas écarté pour le laisser passer. Il l'avait simplement suivi des yeux et l'avait, par-dessus son épaule, vu fermer la porte derrière lui, le laissant seul dans la pièce.
Après le départ de son frère, Ame fut plongé dans un silence lourd. Très lourd. Debout face à la fenêtre, le visage tourné vers l'entrée, il laissa échapper un long soupir qu'il retenait depuis un très long moment sans s'en rendre compte. Ses yeux avaient fini par arrêter de le piquer, ils s'étaient libérés de leur poids et laissaient derrière eux une vision trouble.
Se décidant enfin à faire un mouvement, il se passa la main sur le visage, fermant les paupières un instant avant de se retourner. Qu'était-il censé faire, maintenant ? Attendre ? Continuer de chercher des informations concernant Mikhaïl. C'était effectivement probablement la meilleure chose à faire. S'il le retrouvait, il allait probablement réagir de la même façon que Dunkan… ce qui n'était pas un problème. Finalement, la seule chose qui avait une importance dans cette histoire, c'était eux. Et malgré le refus total de Dunkan, la proposition d'Amera tenait toujours, son frère l'avait parfaitement entendue. Il était là pour lui. Et il savait qu'il était ici, à Crimson City. Finalement, veiller sur lui de près ou de loin, cela revenait au même. Cela ne changeait rien au programme.
Il n'y avait aucun problème, finalement.

C'est l'éclat d'un objet inhabituel qui détourna son attention. A part le bazar sur son bureau, il n'y avait rien de personnel dans cet appartement et il ne ramenait rien non plus de l'autre côté. Pour cette raison, il remarqua tout de suite le katana qu'avait oublié Dunkan en partant. Celui avec lequel il lui avait foncé dessus quelques heures plutôt - combien, une, deux, trois ? Tout avait été si rapide. Lentement, très lentement, il le prit dans ses mains. Le soulevant un peu vers lui, Amera le détailla un instant. L'approchant machinalement, il se retrouva tout d'un coup confronté à son reflet, déformé et sombre, dans le verni usé du fourreau. Il ne voyait qu'une ombre, quelqu'un chose de difforme à cause de l'arrondi, mais cela suffit. 'Cela ne changeait rien au programme'. 'Il n'y avait aucun problème'.
« PUTAIN ! »
Le sabre avait été projeté pour s'écraser violemment et bruyamment contre un mur pour retomber plus bas sur les draps non défaits qui recouvraient le matelas. Ce reflet, ce minuscule petit reflet avait fini par tout faire sauter. Il était seul, il n'avait pas pu le retenir. Cela faisait longtemps qu'il ne s'était pas laissé aller comme ça.

La nuit suivante, il n'avait pas dormi. Il avait fini par déposer le sabre sur le canapé. Il y avait une rayure sur le verni du fourreau qu'il n'avait pas remarqué.
Jusqu'à l'aube, il était resté assit à son bureau. Tantôt pour penser à la suite des évènements, tantôt pour essayer de trouver un endroit possible où son frère pouvait se cacher à partir de son ordinateur. Il ne trouva rien. Alors quand le soleil s'était levé, il avait décidé qu'il irait voir par lui-même et qu'il essaierait de trouver en passant la ville au peigne fin en évitant les gardes, les grandes rues. Au moins pour avoir un lieu auquel se rattacher, où le trouver, voir de temps en temps si tout se passait bien.

Et si Dunkan voulait son sabre, qu'il vienne le chercher.

[Oui bah forcément, c'est mélodramatique mais qu'est-ce que tu veux il allait pas danser la claquette :'D]
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MessageSujet: Re: It's been a while | PV Dunkan   It's been a while | PV Dunkan Icon_minitimeJeu 4 Avr - 0:21

Dunkan avait mis un temps, avant de se décider.
Les mots d'Alan n'avaient rien changé à sa façon de penser au départ. L'homme l'avait pourtant enjoint de s'en retourner là d'où il venait. Après tout, c'était vrai : quelle idée de revenir habiter dans les caches d'un vieux parking, au lieu de rester auprès de sa famille ? Quelques jours plus tôt, le jeune homme aurait crié à la face du monde entier, qu'il n'avait plus de famille, qu'il oublierait et s'armerait d'une force chèrement acquise. Une force que ses maigres épaules ne pouvaient encore supporter. A dire vrai, elles ne supportaient plus aucun poids, à présent.

Enfermé dans la piaule au milieu des autres jeunes, le cadet des Swelen n'avait pas daigné sortir avant un bon moment. Evitant tout questionnement, il préférait de loin dire que, la seule raison de son état, était d'avoir oublié son arme, dans un endroit où il n'escomptait pas retourner.
Les bras croisés derrière la tête, allongé dans le noir, Dunkan avait passé son temps à réfléchir et à peser le pour et le contre. Ces retrouvailles, qu'il avait espérées houleuses, l'avaient bouleversé. A plus forte raison, puisqu'il n'espérait plus revoir un membre de sa famille en vie. C'était à peine s'il avait eu la folie de croire qu'Ame pouvait se trouver dans les parages. Le signalement y ressemblait, la silhouette, aperçue de loin, n'aurait pas du le tromper.

Il aurait préféré parvenir à lui faire suffisamment mal, pour ne plus avoir à demeurer inerte, de la sorte. Les choses auraient été bien plus faciles. De tous, son frère était celui qu'il avait le plus craint de croiser à nouveau. Craint, oui, car, il ne savait s'il devait lui en vouloir, ou être soulagé. Amera n'était pas resté, n'était pas revenu... Peut-être, mais, il avait été retenu, contre son gré.
Comment croire à des sornettes pareilles ? Comment ignorer ce regard empli d'une douleur sourde ? L'aîné n'était pas un menteur : Dunkan ne pouvait empêcher son esprit de le lui répéter, mainte et mainte fois. Quand bien même avait-il crapahuté en ville, en suite, rien ne changeait dans sa tête. Pour la première fois, depuis un peu plus d'un an, le jeune homme se sentait moins seul, moins paumé. Il n'ignorait pas ce qu'il devait faire, mais, s'en empêchait tout bonnement.
Jusqu'à finir par craquer.

Dunkan ne sut pas bien ce qui avait conduit ses pas, devant cet immeuble. Dès sa première venue, il ne lui avait pas fallu beaucoup de temps pour en retenir l'emplacement. Néanmoins, il n'avait pas osé y retourner, au début. La seule chose dont il fut capable, fut de rester là, dissimulé dans la ruelle d'à côté, à observer le balcon. Il ignorait si c'était le bon appartement qu'il fixait de la sorte. Les deux mains dans les poches, il avait espéré un indice, sans pour autant s'enhardir et s'y rendre directement. Lors de leur dernière conversation, il s'était enfui. Littéralement enfui.
Appuyé contre le mur, il ne cessait de réfléchir, de tourner et retourner ses pensées. Il s'était enfui, oui : pour ne pas céder à la tentation de rester, ni prendre le risque de faire comme si rien ne s'était passé. Comment espérer tout recommencer, après tout ça ? Après tant d'années ? Dunkan ignorait s'il aurait le courage d'apprendre à reconstruire ce lien fraternel, qui les unissait, autrefois. Le petit avait changé et pas en bien : il en était conscient.

Mais, alors... qu'est-ce qui l'avait poussé à revenir, durant ces trois derniers jours ? Renoncer, puis, retourner sur ses pas... quel circuit infernal ! Les gardes allaient finir par s'apercevoir du manège, à ce rythme et si ce n'était pas eux, ce serait quelqu'un d'autre. Le cadet avait pris une inspiration et avait marché en direction du petit immeuble. Avec un peu de veine, Ame ne serait pas là et il n'aurait pas à justifier sa présence en ces lieux.
Ses pas l'avait conduit en haut des marches, devant la porte d'entrée, qu'il avait claquée, une semaine auparavant, sans même écouter les mots de son frère, sans même se retourner, ni lui laisser de chance. Le plus jeune n'avait pas idée de ce que son aîné avait pu traverser, quand bien même lui avait-il expliqué ses raisons.

Dunkan avait hésité, avant de frapper à la porte. Sa main s'était figée, à quelques centimètres du battant, puis avait cogné fermement. Trois coups. Trois simples coups et ce serait tout. Si Amera était absent ou ne désirait pas ouvrir, il s'en irait et ne reviendrait plus. Cette promesse allait et venait dans sa tête, alors qu'il fit un pas en arrière.
Ca prenait du temps.
Il toqua une seconde fois, ne laissant échapper qu'un bref murmure, mêlé d'inquiétude et de contrariété :

- Allez... ouvre...

Soupirant, il fit volte-face un instant, réfléchissant à la suite des évènements. L'idée de simplement lui réclamer son katana, ne fit pas long-feu dans sa tête. Il ne s'agissait que de son frère, pourtant. La nervosité n'avait pas à être de mise ! Lui qui s'était promis de partir tout de suite, si aucune réponse ne survenait dans la seconde...
A la place, le voilà qui regardait dans le vide, perdu dans des pensées incompréhensibles, ne sachant ce qu'il était prêt à dire, malgré son départ de la dernière fois.


Dernière édition par Dunkan Swelen le Ven 12 Avr - 18:40, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: It's been a while | PV Dunkan   It's been a while | PV Dunkan Icon_minitimeVen 12 Avr - 18:17

Il s'était passé une semaine. Une entière de fichue semaine. Amera en avait passé des terribles voire même au-delà mais les sept derniers jours trônaient victorieusement dans le palmarès des semaines les plus avariées de toute sa vie, pour parler simplement.

« Simplement » parce que si on creusait bien, c'était un peu plus compliqué que cela. Et creuser, ça, l'aîné Swelen en avait eu le temps. Il avait passé les dernières cent soixante-huit heures (il en avait quand même pris quatorze pour dormir) à y penser, à tourner et à retourner la situation dans tous les sens, à essayer de se faire une raison et de sortir un peu la tête de l'eau. Dieu sait que cela avait été difficile, mais finalement, au bout du quatrième jour, il avait fini par se décider à faire disparaître ce surplus de cernes.
Dunkan n'était pas revenu, il avait des raisons de lui en vouloir et lui-même n'avait pas été des plus coopératifs. Il avait été plutôt faible, d'ailleurs, minable face au regard froid de son frère. Mais c'était ainsi. Il ne voulait plus le voir et Amera devait respecter cela. Il fallait voir le bon côté des choses et tout cela aurait pu être bien pire. Deux semaines avant, il n'avait qu'un maigre espoir de le retrouver vivant malgré les paroles de son géniteur - père n'étant pas un terme approprié - espoir qui s'était avéré réel ! Pas sur tous les points, mais c'était déjà une aubaine.

Voilà ce qu'Amerawdwr se ressassait pour essayer de faire passer le cachet. Et ça avait fini par fonctionner. Il était lui-même surpris de se remettre aussi vite. Est-ce que c'était normal ? Il n'en avait aucune idée. En tout cas, après les quatre dernières années, il avait appris à prendre du recul sur lui-même. C'était probablement cela. Son frère lui manquait toujours, mais il avait appris à laisser ça de côté et à continuer… continuer quoi ? Chercher Mikhaïl ? Il s'était rendu compte que c'était inutile. Aider Elision ? Peut-être. Il ne savait plus trop où il en était.
Après avoir appris l'état de Dunkan, son infection, il s'était posé beaucoup de questions. Quel était le mieux à faire ? Continuer de travailler avec Edwin sachant que cela prendrait du temps mais pouvoir faire des stocks d'antidote clandestinement au cas où ou se rendre et retourner en zone noire pour aller plus vite, ignorant tout ce qu'Elision avait pu faire pour lui auparavant ? Elision n'était pas plus importante pour lui que son frère, mais ils pouvaient encore l'aider. Et puis la deuxième option était terrifiante. Alors il s'était dit qu'il ne la prendrait qu'en dernier recours. Que si on le trouvait, il ne résisterait pas. Si c'était le seul moyen d'aider son frère et qu'il ne pouvait faire que ça puisque ce dernier n'était pas décidé à lui pardonner, alors Amera ne valait plus que cela, c'était plutôt clair. Ce n'était pas se dénigrer que ce penser cela. Il avait quelque chose dans les veines, il ne pouvait pas l'ignorer.

Ce n'était pas pour autant qu'il s'était arrêté à cela. Au cas où, disons bien au cas où, il avait fait des réserves. Après une mission en fin de semaine, il avait réussi à dégotter des boites de conserves remplies de raviolis à la bolognaise. Comme elles étaient à la viande, il était impossible s'en trouver dans les épiceries de la zone saine. Si le cadet revenait, peut-être que cela lui faisait plaisir. Et après tout, il n'était toujours pas venu récupérer son katana.

Au septième jour, Ame n'attendait plus son frère. Il ne l'avait pas vu lorsqu'il était revenu devant l'immeuble sans ce décider à monter. Il avait recommencé à vivre comme avant, la seule chose qui changeait était qu'il n'espérait plus pouvoir serrer sa sœur dans ses bras, parler avec sa mère de tout et de rien ou organiser un week-end en californie avec son beau père. Mais il savait aussi que tout n'avait pas été perdu. C'était tout ce qui avait changé dans son quotidien. Ca et ce katana appuyé à son bureau.
Il était en train de piquer du nez sur la carte de l'itinéraire du lendemain qu'il était en train d'établir lorsqu'on frappa à la porte. Il se redressa soudainement, lâchant son stylo et se retourna brusquement vers la porte. Durant les cinq premières secondes, il ne bougea pas. Qui cela pouvait-il être ? Edwin ? Non, il avait une manière de frapper ? Xiao ou Elizabeth ? Ils l'auraient prévenu. La LOD ? Le sang d'Amera se glaça, puis il se redressa. Il avait bien dit qu'il ne résisterait pas, non ? C'est pour cela qu'il ne prit pas une arme derrière son dos en s'approchant de la porte. C'était quand même effrayant. Il risqua tout de même un œil par le judas et lorsqu'il vit une tignasse rousse en bataille derrière le petit interstice, il fronça les sourcils, confus. Dunkan ?
Pas besoin de vérification, c'était bien lui. Amera était réellement surpris. Ce fut quand son frère frappa une deuxième fois qu'il se rendit compte qu'il n'avait pas donné signe de vie depuis le début. Il pris quelques secondes pour récupérer le sabre du plus jeune et s'empara de la poignée. Il hésita cependant. Il avait réussi à se remettre des mots acerbes de son frère, mais il n'avait pas du tout envie de les entendre à nouveau. Ce n'était cependant pas une raison pour ne pas ouvrir. Lentement, après avoir déverrouillé tous les verrous, il fit coulisser la porte sur ses gonds.

Quand il se retrouva face à son frère, au départ, il ne dit rien. Il le regardait au travers des lentilles qu'il n'avait pas encore enlevées - et il avait bien fait - en silence, sans lever la main qui tenait l'arme qui lui appartenait. Il se contentait de le regarder d'un regard fatigué, mais interrogateur. Pas de politesses. Pas de remarque sur sa venue. C'était probablement l'une des dernières choses que souhaitait Dunkan. Il n'attendait rien de lui, après tout. Sauf peut-être de récupérer son katana.
Katana qu'Amera finit par se décider à lui rendre, ignorant le froid qui s'engouffrait depuis dehors dans l'appartement pourtant pas vraiment chauffé. Il redressa son bras pour le tendre vers son cadet.
« Je suppose que tu es venu récupérer ça. »
Que dire de plus. Il n'allait pas lui proposer d'entrer, même si cela lui faisait plaisir de le revoir. Il ne le montra qu'avec un léger sourire qui atteint quand même ses yeux. Il ne voyait pas pourquoi il le lui cacherait. Dunkan restait son petit frère, fut-il en colère ou non.
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MessageSujet: Re: It's been a while | PV Dunkan   It's been a while | PV Dunkan Icon_minitimeSam 13 Avr - 1:02

Au son de l'ouverture de la porte, Dunkan eut un léger sursaut. Avec ce silence, il s'attendait à ce qu'il n'y eût personne à l'intérieur. Les bruits distincts de verrous que l'on retirait se firent bientôt entendre. Le jeune homme eut le sentiment que ses pensées se bousculaient dans sa tête, le poussant à se tenir droit comme un 'i', malgré les airs détachés qu'il s'était promis d'arborer.
Pendant un instant, il songea à quitter les lieux, mais il était déjà trop tard pour ça. Son frère venait d'ouvrir, se plantant dans l'encadrement de l'entrée. Il fallut quelques secondes au cadet pour retrouver ses esprits et chercher quoi dire, ou quoi faire.

Lorsqu'il voulut s'exprimer, ce fut Amera qui prit la parole, coupant tout élan de sa part et l'obligeant à baisser les yeux sur l'objet qui lui était tendu. L'aîné ne l'avait pas salué et en venait aux faits directement. Après tout, à quoi le roux aurait-il du s'attendre ? Il était parti furieux, la dernière fois. Il avait tourné le dos et avait quitté les lieux sans rien dire. Il l'avait laissé derrière lui. Alors pourquoi être surpris d'une telle réaction venant de sa part ? Les deux s'étaient fixés un moment, jusqu'à ce que le plus rapide cède.

La vue du katana devant ses yeux ne fit pas réagir Dunkan tout de suite. Ses prunelles vertes s'étaient automatiquement détachées de son frère pour se poser sur son arme fétiche. Il y avait bel et bien pensé, à revenir chercher ça et repartir comme si de rien n'était. Néanmoins, sur le fait, il ne savait pas vraiment quoi faire, ni quoi dire. Etait-ce encore trop tôt pour lui ?
Non, il avait bien trop ressassé ses pensées depuis une semaine. Les reproches d'Alan, de ses amis et de sa propre conscience, ne cessaient d'aller et venir dans sa tête. Leur chef n'avait pas mis de gants pour le traiter comme un abruti. Le plus jeune avait eu beau raconter le déroulement de sa précédente conversation avec son aîné, Alan n'en avait pas démordu et l'avait injurié jusqu'à ce que l'information entre dans son crâne.

S'il ne s'était pas reçu de coup pour réagir, Dunkan s'était retrouvé seul à penser et à réfléchir. L'histoire de son frère était invraisemblable. Qui aurait pu croire à cette théorie abracadabrantesque d'enlèvement et de séquestration ? C'était insensé. Dans ce monde, qu'est-ce qui n'était pas fou ? Depuis l'attaque, depuis l'avènement du virus : qui aurait pu se vanter de dire que sa vie fût normale ? Il n'y aurait plus de futur simple et doux, pour aucun habitant de cette ville.

- J'étais prêt à te le dire... que je venais pour ça.

La main du jeune homme se posa contre le fourreau du katana. Au lieu de s'en emparer, il repoussa l'arme contre son frère sans brusquerie. Dunkan peinait à lever les yeux pour le regarder. Aucun effort n'effacerait ce qu'il avait dit, ni la rancune qui habitait son esprit.

- Mais ce serait pas vrai, ajouta-t-il calmement.

Allez quoi ! Lever la tête, être honnête et lui parler franchement. Lui dire les choses telles qu'il les pensait sans avoir honte. Il devait bien en être capable, n'est-ce pas ? Qu'est-ce qui bloquait ? Se voir envoyer paître ? Il l'aurait mérité, vu la façon dont il s'était comporté. D'un autre côté, était-il prêt à accepter de se voir éconduit sans réagir ? Ce n'était pas dans son tempérament, il devait bien l'avouer. Sans doute insisterait-il et essayerait-il de faire comprendre les choses à sa façon. Probablement en gueulant : ce qui n'était pas une bonne idée, songeait-il.

- Je suis toujours en colère, finit-il par prononcer à mi-voix, je ne peux pas oublier, c'est bien plus fort que moi. Maman, Kathleen... le virus.

Et cette impression de se sentir seul au monde. De n'avoir plus personne sur qui se reposer, de devoir prendre des décisions d'homme et de faire comme si tout allait rentrer dans l'ordre un jour. Quand bien même Dunkan ne pouvait pas encore pardonner, il ne pouvait nier l'évidence qu'Alan avait tenu à lui enfoncer dans la tête pendant plusieurs heures de dispute : il était fatigué d'être seul et de tout encaisser sans se reposer sur personne. Plus encore, il avait une chance que beaucoup de gens n'avaient pas eu. Un membre de sa famille était toujours en vie.
La colère n'était pas assez grande pour lui faire oublier combien cette affirmation sonnait juste, même s'il l'avait nié jusqu'à s'isoler, jusqu'au bout. Prenant une inspiration, il finit par lever les yeux.

- J'aimerais bien réapprendre ce que c'est... une famille. Au moins juste un peu...
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MessageSujet: Re: It's been a while | PV Dunkan   It's been a while | PV Dunkan Icon_minitimeJeu 2 Mai - 15:02

Tout le temps où Dunkan avait parlé, Amera était resté silencieux. Il n'avait pas résisté un seul instant quand le plus jeune avait doucement repoussé la main qui lui tendait son sabre et il n'avait pas non plus suivi sans regard lorsqu'il avait baissé les yeux vers son bien. Contrairement au plus jeune qui avait l'air de lutter intérieurement avec ses pensées, lui-même n'arborait aucune expression particulière. En fait, il avait du mal à comprendre, ou plutôt à se rendre bien compte de ce qu'il se passait. Mais expression ou pas, c'était l'implosion dans la tête d'Ame.
Le rouquin avait toujours été imprévisible - le prix de la plus grande tête brulée revenant à la petite dernière. Quand il était petit, il s'était toujours caché dans des endroits improbables ou avait toujours ramené divers animaux à la maison - abandonnés ou pas, domestiques ou non, aucune différence - avec la ferme intention des les garder. Dans ces cas là, c'était toujours Amera, éternel détenteur de la médaille de platine de patience, qui s'en occupait. Il avait toujours su quoi faire.
Là, non. Pour tout dire, il était totalement, absolument, complètement largué. Bon sang, est-ce que Dunkan était conscient qu'il jouait au yo-yo avec les émotions autant qu'avec les nerfs de son frère ? Peut-être pas. Peut-être que si. Encore une grande interrogation.
Après être réapparut comme par magie dans la vie paranoïaque d'Amerawdwr et avoir dit quelques heures plus tard qu'il le détestait, après une semaine de silence complet, le voilà qui revenait comme ça, sans prévenir, frappant tout bêtement à sa porte et se tenant droit comme un i devant lui.

Malgré toute cette confusion, l'aîné fit en sorte de l'écouter jusqu'au bout. Et s'il remua le couteau dans la plein en parlant de Kathleen et de leur mère, ce fut sa dernière phrase qui l'embrouilla encore plus.
Il aurait menti en disant qu'il n'était pas foutrement heureux de l'entendre. Il aurait sauté de joie sur place si un mal de crâne ne pointait pas le bout de son nez et que la fatigue accumulée de toute la semaine ne commençait pas à se faire ressentir. Il mordit sa lèvre pour réprimer un trop grand sourire.
« Commence par entrer. »
Il fit deux pas en arrière et libéra le passage pour laisser Dunkan entrer dans le petit appartement qui semblait bien moins vide tout d'un coup. Il ferma la porte derrière eux et appuya le katana contre le mur, juste en dessous du croche où sa veste était accrochée. Se retournant vers son frère, il prit une grande inspiration. Maintenant il pouvait tout faire éclater.
« Avant de t'expliquer à quel point je suis content de t'entendre dire ça et de te demander si tu as faim, j'aimerais que tu m'explique ce qu'il se passe. »
Cela étant dit, Amera commença à marcher dans la pièce et à s'agiter un peu (beaucoup), extériorisant par la même occasion son cerveau en ébullition. C'était quelque chose qu'il avait toujours fait quand quelque chose le turlupinait, l'énervait ou du moins le préoccupait fortement. Dans ce moments là il était toujours incapable de tenir en place, aussi épuisé pouvait-il être.
« La semaine dernière, tu es parti limite en claquant la porte. » Il s'arrêta une seconde et demi, le regard tourné vers son frère, l'index pointé vers le plafond. « Et je ne t'en veux pas pour ça. Je veux dire, c'est normal, je comprends parfaitement. »
Il se remit ensuite à marcher, le regard baissé vers ses mains alors qu'il triturait nerveusement des doigts comme s'il cherchait à tester leur souplesse.
« Mais maintenant tu reviens. Du coup j'ai plein de questions en tête, là. J'aimerais bien te les poster toutes en même temps mais ça ne serait pas compréhensible donc je vais les poser une par une. »
Certes.
« Déjà, t'es passé où toute cette semaine ? Et avant ça ? Tu es pas à la rue j'espère ? Et puis qu'est-ce qui t'a fait changer d'avis ? T'étais complètement furax quand t'es parti donc voilà je me pose la question. Et - et - et ensuite. Ensuite pourquoi maintenant et pas avant ? Ou après ? J'étais prêt à repartir chez la LOD moi. »
De nouveau, il s'arrêta. Cette fois, il se pinça l'arrête du nez comme si la pression allait évacuer la tension. Puis il se dirigea avec conviction vers l'évier, ouvrit le placard et en sortit deux verres.
« J'ai besoin de boire. Je vais prendre un verre d'eau. Tu veux de l'eau ? Je te sers un verre d'eau. »
En vérité, il aurait bien plongé dans une piscine d'eau glacée si ça pouvait l'aider à se remettre les ides en place.
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MessageSujet: Re: It's been a while | PV Dunkan   It's been a while | PV Dunkan Icon_minitimeMar 14 Mai - 1:05

- Je veux bien un verre d'eau.

Dunkan avait acquiescer sans rechigner. L'échange dans le couloir s'était révélé calme, mais il en était tout autrement, une fois à l'intérieur. Du côté d'Ame, c'était l'explosion, les questions, les pensées qui le poussaient à s'agiter dans tous les sens. De l'autre côté, le plus jeune ne bronchait pas tellement. Il s'était tant et si bien préparé à ce moment que les mots lui échappaient. Alors oui, un verre d'eau n'était pas de refus.

Fut un temps, peut-être aurait-il été celui des deux qui auraient bondi dans tous les sens et se serait réjoui de ce retour de situation. Fut un temps, il aurait donné beaucoup pour retrouver ce grand frère qui était parti loin de leur famille. Il n'imaginait pas à quel point un tel voeu pouvait s'avérer grave à prononcer. Car sacrifices il y avait eu et pas qu'un peu. Mieux valait toujours surveiller ses souhaits, avant de les formuler. Le destin se plaisait à jouer des tours aux rêveurs insouciants qui ne se doutaient d'aucune conséquence.

Plus réservé que son aîné, le jeune homme fit quelques pas dans la pièce. Détailler chaque recoin et chaque objet pouvait avoir son utilité, lorsque l'on cherchait quoi dire. Plus il cherchait et plus les mots devenaient difficiles à prononcer. Sans doute aurait-il voulu balancer de belles phrases toutes faites sur la fraternité ? Ce n'était pas le genre de la maison, les belles phrases bien pensées. Il suffisait de voir dans quel état d'esprit il se trouvait actuellement. Juste pour cette raison, le cadet des Swelen entreprendrait d'expliquer les choses aussi simplement que possible.

- J'étais passé où durant plus d'un an, d'après toi ? Interrogea-t-il en haussant un sourcil, prenant place près de la table. Je vis dans les locaux du vieux parking, celui du quartier malfamé. Le type qui nous a sortis de l'enfer nous a aussi offert un genre de toit où vivre. On est quelques jeunes à vivre là-bas, en attendant mieux.

Encore une fois, la LOD était revenue sur le tapis. Leur discussion s'apprêtait à en faire mention, comme lorsque son homologue avait raconté brièvement son petit séjour là-bas. Les mots "j'étais prêt à y retourner", allaient et venaient dans la tête du cadet, sans vraiment trouver de chemin. Dunkan avait bien du mal à avaler cette histoire. Néanmoins, les faits étaient là : quand bien même conservait-il une part énorme de doute, il ne pouvait nier que les réactions d'Amera portaient à croire que tout était bien réel. Le visage de l'aîné n'avait pas menti ce jour-là.
Ce fameux jour où son petit frère avait claqué la porte, trop en colère pour discerner quoi que ce fût.

- Tu pourrais te calmer un moment ? Lança-t-il en secouant la tête, perdant un tantinet patience. C'est quoi cette histoire de retourner à la LOD ? Après tout ce que tu m'as raconté, qu'est-ce que tu espérais faire là-bas ?

Le jeune homme fit alors quelques pas vers le coin cuisine où son frère s'était réfugié pour servir les fameux verres d'eau. Parvenant près de lui, il fit mine de s'appuyer contre le mur d'à côté, jetant un regard empli d'incompréhension à son interlocuteur :

- J'avais besoin de réfléchir, rien de plus, affirma-t-il, je n'ai pas été rapide sur ce coup, mais je suis quand même là.

Il maugréa intérieurement de rentrer dans un jeu pour lequel il n'était sûr de rien. Cependant, il était encore une fois décontenancé par le trop plein d'émotions qui passait sur le visage d'Ame. On ne prononçait pas vraiment de telles paroles spontanément, si ?

- Alors, pas besoin de parler de t'en aller à la LOD...
Acheva-t-il à mi-voix.
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MessageSujet: Re: It's been a while | PV Dunkan   It's been a while | PV Dunkan Icon_minitimeVen 24 Mai - 19:09

Amera n'avait pas attendu la réponse de son frère pour remplir les deux verres. Après avoir déposé celui réservé à Dunkan plus loin sur le petit espace qui pouvait éventuellement servir de plan de travail, il but le sien d'un seul coup, d'une traite, avant de le remplir une deuxième fois. L'effet de l'eau froide eut un effet quasi instantané : à défaut de le détendre, celui lui dénoua un peu la tête et sembla agir sur les effets avant-coureur de la migraine.
Alors qu'il appuyait les paumes de ses mains sur le rebord de l'évier et qu'il fermait les yeux un instant, les bruits de pas de Dunkan derrière-lui lui parvinrent. Il ne chercha pas à regarder derrière lui pour voir ce qu'il faisait. Pendant un instant, ce fut le seul son qui parvint à ses oreilles. Il se servit de ce moment de flottement pour repenser à ses propres question, aussi nombreuses fussent-elles.
Enfin, une réponse vint. A celle-ci, Amera se retourna presque brutalement, les yeux grands ouverts.

« Un parking ?! »

Il ne savait pas à quoi il s'était attendu. Mais tout de même… un parking ?
Le pire était qu'il voyait de quel endroit Dunkan parlait. Bon sang, il y était passé plusieurs fois, en dernier recours lorsque les autres issues était bloquées. Tout ce temps, il était passé juste à côté de son frère. C'était rageant.
Mais plus que cela, quelles pouvaient être les conditions de vie dans un parking, sinon mauvaises ? Surtout en hiver. La nuit. Dans un quartier mal famé. Amera fixait son frère d'un air vraiment inquiet, grave et l'observa de là où il était. Avec le temps, ses épaules s'étaient élargies. Il était passé à l'âge adulte, maintenant, il avait dix-neuf ans. Dunkan avait bien grandi. Cependant il était clair qu'il n'était pas dans le meilleur de sa forme physique. Bien que cela ne soit pas vraiment comparable à lui-même, son frère avait quelques kilogrammes à rattraper et vivre dans un parking ne devait certainement pas aider. Mangeait-il seulement à sa faim ? Ame eut mal physiquement en se disant que non, probablement pas.
Le fait qu'il ait avoué, tout à l'heure, au plus âgé qu'il aimerait réapprendre ce qu'était une famille prenait des proportions vraiment urgentes dans la tête de l'aîné. Le « en attendant mieux » ne fit que confirmer tout cela.

Il le laissa continuer cependant, ravalant le nouveau nerveux flot de mots qui menaçait de s'échapper de ses lèvres. Il serra ses dernières très fort quand son frère lui demanda de se calmer. Il ne répondit rien parce qu'il ne savait pas s'il en était capable.
Ses épaules se tendirent d'autant plus quand Dunkan continua sur la LOD. Il n'avait presque pas réfléchit en lui avouant cela, c'était sincère mais c'était sorti tout seul. Et ce n'était pas quelque chose dont il avait très envie de parler, surtout pas après avoir vu la réaction de son frère quelques jours plus tôt. Il secoua la tête.

« Pour réfléchir ? »

A cela, il fit un petit sourire en coin qui, contrairement au précédent, n'atteignit pas ses yeux.

« Tu aurais pu le dire au lieu de partir comme ça. »

Le ton de reproches n'était cependant pas très prononcé et après cela, il se retourna complètement pour s'adosser simplement à l'évier, fermant les yeux pour penser un instant à ce qu'il allait bien pouvoir lui dire. Maintenant, le sujet était trop engagé pour ne rien répondre.
Dunkan s'était finalement approché pour appuyer son dos à côté de la kitchenette.

« A ton avis, Dunkan. »

Il ouvrit les yeux mais au lieu de les tourner vers son frère, il les garda devant lui, le regard fixé sur un point imaginaire sur la table non loin de là.

« En quelques heures, j'ai apprit que non seulement un de mes frères était vivant, mais qu'en plus il était infecté et condamné à se piquer trop souvent avec un antidote à peine durable. Et peut-être que faire un vaccin est possible et que je peux aider, du moins plus que maintenant, que ça aille plus vite encore. Peut-être. Je sais pas. Peut-être. »

Beaucoup de choses traversaient le visage d'Amera, énormément de choses qui formaient une expression qui se rapprochait du dégoût, de la douleur mélangé à de l'anxiété, même si ce n'était pas forcément ce qu'il ressentait réellement. Ou peut-être que si. Il n'était sûr de rien.

« J'ai pas envie d'y retourner. C'est l'horreur là bas. » Il se remit à marcher. Nerveusement, il dépassa la table pour refaire les cent pas, comme précédemment. Il se mordit la lèvre à peine une seconde. « Je- je sais que c'est lâche parce que je sais pas, si ça se trouve je suis le seul avec du sang comme ça, je pense pas mais j'en sais rien. Mais vraiment j'ai pas envie. J'avais pas envie. Ca me fait flipper. Mais maintenant ? Maintenant c'est pas pareil. C'est devenu personnel- encore plus. » Attention, terrain glissant. Calme-toi, ne t'emporte pas ! « Maintenant que je sais que toi tu es infecté je peux bien y retourner, même si c'est mon p- » Stop !

Pendant deux secondes pleines, Amera s'arrêta de parler et de bouger. Non, ça n'allait pas du tout. Aborder le sujet de son père n'allait pas du tout. Il était hors de question que Dunkan apprenne cela, pas maintenant. Quoiqu'il advienne, c'était quelque chose de confidentiel, même Elision ne voulait pas que le nom de Satsuki Tanaka se promène sur les lèvres des gens, ça aurait été trop suspect.
Et en parlant de suspect, Amera s'était retourné, avec un air quasiment horrifié vers son frère. Il fallait qu'il se calme, il fallait qu'il se calme !

« Non, oublie ça ! »

Puis il repartit. Pendant un instant, il chercha quoi faire, la main devant gauche devant lui, se mordillant l'articulation d'une phalange. Intérieurement, il priait pour que son cadet ne dise rien.
D'un seul coup, il tira une chaise et s'y assit. Là, il souffla un bon coup, ferma les yeux et essaya de se reprendre. Il avait l'impression que son tout corps était sous pression.

« Je sais pas pourquoi j'ai dit tout ça. » Ce qui était vrai. « Ce que j'essaie de dire, c'est que comme tu avais claqué la porte, je n'ai pas pensé que tu reviendrais. » Sa tête était tournée vers Dunkan mais il n'arrivait toujours pas à lever le regard, honteux de perdre le contrôle de lui-même de cette façon. Tout cette histoire l'affectait beaucoup trop et il avait l'impression de réagir pour deux personnes. « Je suis content de te voir, mais vraiment je m'y attendais pas. Je voulais retourner là bas pour me racheter, pour- je sais pas, que tu ailles mieux. C'est la seule chose qui m'est venue spontanément à l'esprit. » Il se passa la main sur le visage. Petit à petit, il se calmait, parlait de nouveau à une vitesse normale. « Maintenant que tu es là, ça change tout. J'ai toujours envie de me racheter, mais je sais pas comment. » Pensif et toujours un peu nerveux, il arrêta sa main devant sa bouche, détournant le regard, cherchant une solution. Enfin il regarda son frère. Ses yeux furent fixe pendant un moment, ne sachant quelle attitude adopter. La conciliation ?

« Écoute, si tu as besoin de quoique ce soit… des vêtements, si tu as faim, pour dormir. Enfin… ma proposition de l'autre fois compte toujours. » Celle qu'il avait faite juste avant qu'il ne s'en aille en claquant la porte.
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MessageSujet: Re: It's been a while | PV Dunkan   It's been a while | PV Dunkan Icon_minitimeLun 1 Juil - 23:38

Débile. C'était le premier mot qui venait à l'esprit de Dunkan en cet instant précis. Tout un florilège d'insultes passaient dans un coin de son cerveau, bien qu'il ne laissât pas à sa langue le soin de les prononcer. Pas cette fois. Cette fois encore, il le laisserait s'expliquer jusqu'au bout. À dire vrai, il ne savait plus s'il regrettait d'être venu ou pas. Une part de lui-même l'engueulait littéralement d'avoir fait la route pour venir entendre de tels avoeux. L'autre part tendait à se féliciter d'avoir empêcher son frère de commettre une erreur pas possible.

Une expression incrédule était venue s'ancrer dans le regard du cadet, tandis que ses sourcils semblaient se froncer à chaque phrase de plus. Tâchant de contenir un peu ses émotions, le jeune homme attrapa son verre d'eau pour le porter à ses lèvres. Avec ça, au moins, il ne se sentirait pas obligé de répliquer. S'il répliquait, son interlocuteur n'allait jamais finir de lui parler de tout ça. Le plus jeune des frères Swelen ne cessait d'attendre. Attendre que les paroles, prononcées quelques jours plus tôt, ne vinssent confirmer la réalité de tout ce qui était arrivé à Amera.

Pourtant, ce dernier s'interrompit avant de terminer sa phrase. Dunkan attendit durant un instant que la suite intervînt enfin. Mais rien. L'autre n'escomptait pas aller jusqu'au bout de ses idées et de ses révélations. Encore une fois, le rouquin se retrouvait sur le banc de touche, ne sachant quoi dire, ni quoi penser de tout ça. Pourquoi n'allait-il pas jusqu'à la fin de sa phrase ? Qu'est-ce qu'il attendait pour prouver à son petit frère qu'il avait eu tort de ne pas le croire ? Encore une fois, il tournait autour du pot, sans rien dire de plus. Ah, il ne savait pas pour quelle raison il disait tout ça ? Peut-être parce qu'il devait bien une explication claire ?

- Même si c'est ton p... ?
Insista Dunkan en se rapprochant de lui, son verre toujours en main.

Malgré tout, il finit par ravaler les mots probablement vexants qui menaçaient de sortir de sa bouche. Il était venu pour recoller les morceaux qu'il s'était promis de briser une fois pour toute, avant leur rencontre. Un mot de travers pouvait encore tout faire chavirer et pour de bon cette fois. Faire un effort : il devait faire un effort pour ne pas tout gâcher, quand bien même sa colère tendait à reprendre le dessus.

Ce fut avec une infinie patience que le plus jeune décida de refaire son chemin vers la chaise qu'il avait précédemment délaissée. Placé face à son aîné, celui-ci ne pourrait guère éviter son regard. N'est-ce pas ? Dunkan laissa de côté la proposition de rester qui tenait tant à coeur à Ame. Pour le moment, ce n'était pas le sujet. Le sujet, il cherchait à l'aborder sans perdre contenance.

- J'ai beau t'en vouloir, tu te rends compte que tu es le seul à avoir pensé à un truc pareil ? Avança-t-il en secouant la tête. Tu veux te racheter en allant jouer les héros chez la LOD ?

Son expression se voulait aussi neutre que possible. Il essayait de comprendre ce qui pouvait se tramer dans la tête de son frère aîné.

- Tu me dis que ça te ferait flipper, mais que tu as quand même envisagé d'y aller... mais je n'ai rien demandé de tel. Je n'ai même pas songé à une chose pareille. Ca ne m'a même pas traversé l'esprit de me dire "puisqu'il a un sang qui pourrait me guérir, qu'il aille jouer les cobayes".

Quand bien même y avait-il cru ne fut-ce qu'un peu, Dunkan n'avait jamais eu ce genre de pensées. Imaginer qu'Ame avait pu cogiter là-dessus lui faisait froid dans le dos. Le visage du plus jeune se fit grave, tandis qu'il dévisageait son aîné avec insistance, ne comprenant pas son raisonnement.

- J'ai pas besoin que tu ailles je ne sais où pour te racheter. Et quand bien même, comment tu crois que je réagirais en apprenant que mon frère aurait sacrifié sa santé pour me sauver la mise ? Tu crois vraiment que j'ai envie de vivre avec ça sur les épaules ? On ne sait même pas s'il existera un jour un antidote...


Le sort de sa mère et de sa soeur continuait de le hanter, chaque nuit, chaque minute où il ne trouvait pas le moyen de s'occuper l'esprit. Avoir le sort de son frère aîné en plus de ça n'était pas concevable, même si pour cela il devait se piquer toutes les trois heures durant des années. Il ne voulait pas regarder la vie d'Ame basculer pour sa pomme. Pas de ça... Pas encore...

- Je te demande pas de foutre ta vie en l'air... seulement d'être là et de finir par me dire tout ce que tu caches encore.

Pourquoi était-il revenu chez ce type ? Qu'avait-il espéré au juste ? Au lieu de trouver un grand frère, voilà qu'il retrouvait une espèce d'âme en peine, qui ne cessait de se morfondre... Il ne se morfondait déjà pas sur son propre sort, malgré toute la peur qui pouvait le saisir dès qu'il se permettait d'y songer, alors que l'on se chargeât de le plaindre, il ne pouvait guère l'approuver.

- Je peux rester ici, ce soir ?

Dunkan lui laisserait une chance. Il était venu là pour ça. Si vraiment la situation tournait en une faveur qui lui déplairait, alors, il pensait ne plus rien avoir à dire à son frère.
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